Plusieurs milliers de Vancouvérois participent au 104e anniversaire de la Baignade de l’Ours polaire, un événement annuel du 1er janvier à Vancouver

Des milliers de nageurs ont bravé les eaux froides, avec la brise fraîche de l’hiver, faisant monter la température à 6°C. Beaucoup d’entre eux portaient des accoutrements originaux. Cet événement centenaire, typiquement vancouvérois, donne lieu à une sorte de kermesse populaire où se réunit la population de Vancouver provenant de toutes les origines. D’autres villes en Colombie-Britannique, dont Victoria, s’y adonnent, et ailleurs dans l’Est du pays profitent, elles aussi, de leur proximité avec l’océan Atlantique.

Marc Béliveau
IJL – Journal La Source

La température relativement douce à Vancouver, ce 1er janvier 2024, a attiré une foule de curieux, estimée à près de 10 000 personnes. De ce nombre, plusieurs milliers de nageurs se sont inscrits sur la liste officielle des participants. Ces derniers pourront recevoir un certificat-souvenir de leur participation au Bain de l’Ours polaire 2024.  La température de l’eau, selon les organisateurs, était de 8°C.

Une journée mémorable pour ces baigneurs | Photo: Marc Béliveau

Cet événement est l’occasion rêvée pour prendre des photos, avec un téléphone cellulaire, pour informer vos amis de votre présence à cet événement mémorable, en tant que nageur ou spectateur. Dans ce contexte, il y a peu de rassemblements publics à Vancouver où les gens se laissent prendre en photo aisément, même par de purs inconnus. Cet aspect festif est très agréable car la bonne humeur est au rendez-vous.

C’est notre sortie annuelle du 1er de l’An | Photo: Marc Béliveau

À titre d’exemple, faire connaissance avec un couple dans la soixantaine, chacun portant un costume de canard, qui participe pour la 12è fois. Ou encore, rencontrer trois Mexicains portant le sombrero, et vouloir les prendre en photos, eux hochant joyeusement la tête, tout en arborant le drapeau mexicain. Ou encore, cette jeune famille, assise sur la plage et prête à prendre des photos. Et d’apprendre d’eux qu’ils sont Philippins et viennent tout juste d’immigrer au Canada.

Venus découvrir les plages du Nord | Photo: Marc Béliveau

Qui sont ces baigneurs ?

De nombreux baigneurs d’occasion souhaitent relever un défi personnel. Plusieurs ne sont pas inscrits sur la liste officielle mais se jetteront à l’eau pour s’amuser entre amis. La baignade peut être relativement brève, quelques minutes tout au plus. Mais de quoi donner la chair de poule et de se faire prendre en photo.

Quel plaisir d’accueillir des gens de la famille | Photo: Marc Béliveau

Ensuite, il existe deux catégories de nageurs officiels, inscrits sur les listes. Il y a un premier groupe pour les compétiteurs dont le défi est de nager une longueur de 100 mètres. Ce faisant, ils pourront réclamer un badge-souvenir pour cette réalisation. D’autres nageurs veulent affronter leurs peurs et s’immerger dans les eaux froides de la Baie des Anglais. Ils y resteront aussi longtemps qu’ils le souhaitent, c’est-à-dire le temps d’une saucette. 

Au fil des ans, l’événement a pris de l’ampleur. Avec la beauté spectaculaire du paysage marin, le long de la plage d’English Bay, dans le quartier West End de Vancouver, le public est toujours assuré d’y trouver un brin de ravissement en s’y rendant le jour du Nouvel An. 

Un souvenir bien gravé dans sa mémoire | Photo: Marc Béliveau

Et il n’y a pas seulement la natation qui attire le public. Il y a du plaisir là-bas, grâce à une immense scène où se produisent plusieurs groupes musicaux. Et il existe des cantines mobiles pour ceux qui souhaitent une collation et un café pour se réchauffer. Il y a aussi des tentes pour ceux qui veulent rester au chaud. Et on voit une foule de passants accompagnés de leurs chiens pour leur promenade matinale.

 En se promenant dans cet attroupement de badauds, divers sons interpellent instantanément le flâneur. On y entend une myriade de langues de pays latins, et d’autres, bordant la mer Adriatique. On y décèle aussi l’expression animée et chaleureuse autour de la Méditerranée, où règne une authentique culture de plage.  A quelques mètres de là sur la plage, l’écho de langues slaves, l’ukrainien et le russe. Étonnamment, on y voit peu de personnes d’origine asiatique d’un certain âge. En revanche, de nombreux groupes de jeunes Chinois, Philippins et Coréens y sont présents.

Se retrouver dans bain de foule multiculturel | Photo: Marc Béliveau

Un événement centenaire

Pour rappel, le Bain de l’Ours polaire a vu le jour en 1920. Son instigateur, Peter Pantages, était un jeune immigrant grec. À ses débuts, la baignade avait lieu le Jour de Noël et les nageurs se rendaient au sous-sol de l’hôtel Sylvia, en face de la plage, pour se changer, car il n’y avait aucun vestiaire public pour enfiler son maillot de bain. L’événement n’attirait que quelques nageurs audacieux pour célébrer ce rituel le 25 décembre.

La même année, Peter Pantages crée le Vancouver Polar Bear Swim Club, qui existe toujours aujourd’hui. À l’origine, il ne comptait qu’une dizaine de membres.

Les modestes débuts du club de natation | Courtoisie: Vancouver Polar Bear Swin Club

Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des Polar Bear Clubs les plus grands et les plus anciens au monde. Tous les ans, il attire plusieurs milliers de participants, le record ayant dépassé 7 000 lors du 100e anniversaire de l’événement en 2020.

Une tradition bien établie à Vancouver | Courtoisie Vancouver Polar Bear Swin Club