Les Britanno-Colombiens pourraient bénéficier, à compter du printemps 2024, d’un système d’alerte sismique précoce.

Les résidants de la Colombie-Britannique, établis le long de la côte du Pacifique, vivent dans l’une des zones les plus à risque, en cas de tremblement de terre. Les sismologues prévoient avec certitude un séisme majeur sur la côte Ouest. Hélas nul ne peut prédire le moment où cela pourrait arriver. En avril 2024, la situation pourrait s’améliorer avec la mise en service d’un système d’alerte précoce en cas de tremblement de terre au Canada.

Marc Béliveau – IJL – Réseau.Presse – Journal la Source

Plus de dix millions de Canadiens vivent dans des zones à risque, en cas de tremblement de terre au pays. Il y a la population vivant dans le corridor Charlevoix/Kamouraska, Québec-Montréal et Ottawa et en Colombie-Britannique, le long de la côte du Pacifique, et qui inclut les villes de Victoria et de Vancouver.

Pour rappel, la Colombie-Britannique a été victime le 26 janvier 1700 d’un séisme dévastateur, de magnitude 9 à l’échelle de Richter. Plusieurs récits amérindiens de l’époque racontent la destruction de villages côtiers le long du Pacifique, dévastée aussi par un violent tsunami. Selon les sismologues, la province se retrouve à nouveau en situation vulnérable, en raison du cycle de résurgence de 300 à 500 ans de ce type de séisme majeur.

Si la possibilité d’un tremblement de terre, pouvant survenir d’ici 200 ans sur la côte du Pacifique, semble lointaine et farfelue, les estimations de coûts effectuées par le Bureau des Assurances du Canada le sont moins. Advenant un tremblement de terre, de magnitude 9, dans la région côtière sud de la Colombie-Britannique, les dommages pourraient s’élever à 75$ milliards, en coût d’infrastructures, de pipeline, de ponts et d’immeubles.

Chose certaine, tous les paliers de gouvernement au Canada ont des stratégies et des mesures de prévention pour assurer la protection de leurs concitoyens.

La mise en activité d’un réseau d’alerte précoce

L’organisme Ocean Networks Canada, une initiative de l’Université de Victoria, dispose d’observatoires et de réseaux océaniques dans les océans Pacifique, Atlantique et Arctique permettant l’observation, la collecte de données et la communication des océans en temps réel. 

Le gouvernement canadien a mandaté l’ONC pour effectuer la collecte et l’analyse des données afin de créer un système d’alerte précoce en cas de tremblement de terre. Il s’agit d’une opération complexe, compte tenu de la géographie, de l’océan, de l’étendue du littoral et des régions isolées de la province.

Dr Kate Moran, présidente, Oceans Networks Canada | Photo: Oceans Netwoks Canada

La présidente de l’ONC, Kate Moran explique la méthode utilisée pour mener à bien cette mission : « Les tremblements de terre libèrent de l’énergie qui traverse le sol sous forme d’ondes sismiques. Ensuite, dit-elle, les capteurs détectent la première énergie émise par un tremblement de terre, appelée onde P, qui provoque rarement des dommages ». 

« Puis, les capteurs transmettent ensuite les informations aux centres de données, où un ordinateur calcule l’emplacement et la magnitude du séisme, ainsi que les secousses attendues dans la région. Cette méthode, indique-t-elle, fournit une alerte avant l’arrivée d’ondes secondaires, appelées ondes S, qui provoquent de fortes secousses pouvant causer des dégâts importants et potentiellement des pertes de vie ». 

Ayant compilé ces données, l’ONC doit les communiquer immédiatement à divers organismes. Par exemple, à TransLink, l’agence qui gère le réseau de transports du Grand- Vancouver, car il est possible de réduire la vitesse du Skytrain en moins d’une minute de préavis.  « Ce système d’alerte, soutient Kate Moran, peut sauver des vies, quand il s’agit par exemple d’opérations chirurgicales dans les hôpitaux ». Ainsi, le rôle de l’ONC sera de fournir les meilleures données possibles aux organismes dont la mission est d’informer la population. Le système d’alerte précoce permettra au public de sentir l’ampleur du risque en 30 secondes. 

L’ONC a mis six ans pour développer son système de collecte et d’analyses des données. Il est aujourd’hui opérationnel. Sa contribution est essentielle pour le ministère Ressources naturelles du Canada. Déjà, RNCAN gère un site qui publie le relevé quotidien de tous les tremblements de terre qui surviennent au pays.

Que faire en cas de tremblements de terre ?

Les municipalités de Vancouver et de Victoria ont mis sur pied des services d’information sur les meilleures pratiques en cas de tremblement de terre.  Il existe aussi des brochures et des documents PDF en français qui passent en revue la procédure suggérée, avant, pendant et après un tremblement de terre. 

Publication en français sur les mesures d’urgence | Photo: Prepared BC

En prévision, il est recommandé de réunir ses papiers personnels, cartes d’identité et liste de médicaments dans un même endroit.  Et il est préférable de faire des provisions – le minimum étant d’avoir quelques bouteilles d’eau grand format.

Pendant un tremblement de terre, il est à éviter, par exemple, de se tenir sous le cadre d’une porte, n’étant pas l’endroit le plus recommandable, mais se réfugier sous une table ou un meuble est plus sécure. Si on est alité, il vaut mieux le rester pour son confort et sa sécurité.

Dans les jours qui suivent un tremblement de terre, il pourrait y avoir des retards dans la reprise du ravitaillement des épiceries et des dépanneurs.  Prévoir de la nourriture non-périssable à mettre de côté.

Rappelons que la ville de Vancouver offre chaque mois des sessions d’information en ligne qui sont très utiles. En écoutant l’une de ces sessions, « le conseil le plus important, disent les formateurs, c’est celui de connaître ses voisins dans l’immeuble ou le voisinage où l’on habite ».  En bref, l’emphase est mise sur l’entraide et la solidarité pour résoudre bien des problèmes.

Pour information : https://earthquakescanada.nrcan.gc.ca/index-en.php