L’Université de Victoria encourage l’action citoyenne pour lutter contre les changements climatiques

Malgré l’accord historique sur l’abandon progressif des énergies fossiles survenu à la COP 28 le 13 décembre 2023 à Dubai, les progrès en matière d’atténuation des changements climatiques restent minces. En Colombie-Britannique, plusieurs scientifiques reconnaissent les défis posés par les enjeux actuels. Ces universitaires encouragent l’éducation et la participation citoyenne, dans le but de créer une culture de responsabilité collective et une prise de décision éclairée. 

Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

Le directeur et professeur au département de géographie de l’Université de Victoria (UVic), David Atkinson, se consacre à la recherche météorologique et climatique. Il lie la cause principale des changements climatiques au surplus de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

«Une carotte de forage, vieille de 800 000 ans, prélevé au fond de l’Antarctique, nous a permis de connaître la quantité de dioxyde de carbone présente dans l’atmosphère depuis cette époque. La quantité n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui», indique-t-il, craignant plus que tout la montée et l’acidification des océans, directement liées à l’augmentation du dioxyde de carbone.

Le professeur David Atkinson, directeur du département de géographie à l’Université de Victoria. | Photo: Courtoisie DA

David Atkinson se dit toujours surpris de la simplicité du calcul ayant mené aux données des émissions actuelles. «Svante Arrhenius, un scientifique suédois, à l’aide d’un simple papier et crayon à la fin du 19e siècle, a émis l’hypothèse que les activités humaines, en particulier l’utilisation de combustibles fossiles, pouvaient augmenter les concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Selon sa théorie, une quantité de dioxyde de carbone doublée dans l’atmosphère, à ce moment-là le charbon, pourrait entraîner une augmentation des températures mondiales d’environ 4 degrés Celsius. Et c’est tout à fait exact! Plus de carbone cause plus de chaleur dans l’atmosphère, c’est incontestable», martèle le scientifique.

Il reconnaît la grande dépendance du Canada aux énergies fossiles en raison du besoin en chauffage et des longs itinéraires de transport, mais il mise sur l’impact individuel en matière de protection environnementale. «L’atténuation fait partie de la solution. Même les petites décisions individuelles peuvent avoir un impact significatif lorsqu’elles sont multipliées. Il décourage ainsi l’utilisation d’appareils polluants et rappelle le pouvoir du consommateur de faire changer les choses. 

L’étude du climat à l’Université de Victoria

Le professeur Atkinson souligne le lancement, en mai 2023, d’un tout nouveau baccalauréat en sciences du climat à UVic, combinant les sciences physiques et les sciences sociales. L’Université, est carboneutre depuis 2015 et est également classée deuxième au monde pour son action en faveur du climat.

«Nous enseignons aux étudiants le système climatique, les mathématiques et la physique. La quatrième année se conclut sur la manière de parler de ces questions au public, aux municipalités, aux groupes de Premières Nations et aux opérateurs industriels», indique celui qui encourage l’acquisition de connaissances et de compétences en matière de changements climatiques pour «comprendre les enjeux, prendre des décisions éclairées et agir de manière responsable».

Min Chung, une étudiante inscrite au programme de certificat Action transformative pour le climat à UVic. | PHOTO: Coutoisie MC

Min Chung, une étudiante étrangère, poursuit cette année un certificat intitulé Action transformative pour le climat à l’Université de Victoria. Celle qui fait ses études en sciences de l’environnement au Japon, cherche dorénavant à approfondir ses connaissances sociales.

«Nous, les étudiants en environnement, devons généralement nous débrouiller seuls; il nous faut une compréhension globale pour nous attaquer efficacement aux changements climatiques. Dans le programme Transformative à UVic, nous nous intéressons autant sur les actions locales qu’internationales. Par exemple, nous nous sommes concentrés sur l’évolution des législations provinciales en matière de climat car, pour aborder la collaboration internationale, il faut d’abord comprendre l’environnement local», indique l’étudiante qui fait ainsi écho au professeur Atkinson qui valorise, lui aussi, l’importance de la gouvernance locale dans la lutte aux changements climatiques.