Célébration du 30e anniversaire de Visions Ouest Productions sur les bords du Pacifique

Pour marquer son 30e anniversaire, Visions Ouest Productions (VOP) ajoute un tout nouveau volet à sa trentaine édition des Rendez-vous du cinéma québécois et francophone, en lançant la première édition du concours provincial du Festival du très court métrage (FTCM). Plus d’une cinquantaine de films sont au programme, en plus de la présence à Vancouver de plusieurs personnalités francophones pour célébrer cet événement. Le VOP est également membre du Groupe Concorde, un réseau international de festivals de films francophones.

Marc Béliveau
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

Le cinéma francophone d’aujourd’hui est devenu un véhicule privilégié pour faire découvrir le visage pluriel de la francophonie qui est présente sur les cinq continents. Dès sa création, il y a trente ans, les instigateurs de Visions Ouest Productions étaient eux-mêmes visionnaires. Parmi les objectifs de l’organisme, on prévoyait déjà la promotion de la culture francophone tous azimuts, par le biais de plusieurs plateformes, incluant le cinéma, les arts du cirque et divers ateliers culturels, par exemple, la littérature de l’image et du son, s’adressant à une clientèle variée, incluant les étudiants.

Fier de ses trente ans d’existence, « le VOP n’a pas failli à sa mission, souligne Régis Painchaud,
directeur général de Visions Ouest Productions, avec des résultats surprenants ». Aujourd’hui, l’organisme présente environ 80 films en français par année ».

« Quand il s’agit de cinéma, il est essentiel d’avoir accès à une salle de projection pour fidéliser le public cinéphile », explique Régis. Dans cette perspective, Visions Ouest a bénéficié de collaborateurs hors pair, l’ayant soutenu dans ses principales étapes de croissance. Et quels ont été les moments forts au cours de ces 30 dernières années ? Le directeur général de Visions Ouest Productions les résume comme suit.

Lorraine Fortin, présidente de Visions Ouest Productions. | Credit : Régis Painchaud

« Les Rendez-vous du cinéma québécois ont été présentés à la Cinémathèque du Pacifique, puis au Vancity Theatre, l’endroit même où se tient le Festival international du film de Vancouver. Ce faisant, ajoute-il, les Rendez-vous du cinéma québécois ont gagné en crédibilité auprès des cinéphiles. De plus, rajoute-il, la programmation s’est enrichie d’un volet francophone, en y incluant des films francophones de l’étranger ».

Un autre moment marquant a été « la présence de Visions Ouest et l’utilisation de l’auditorium de l’école Jules Verne, la première école secondaire francophone dans le grand Vancouver. À cela s’est greffé une programmation jeunesse et l’offre d’ateliers de formation sur la production de films ».

Finalement, se rappelle Régis Painchaud, « la période de la COVID a permis, grâce à un soutien gouvernemental, le lancement de la plate-forme virtuelle Eventive, ce qui a permis la distribution en ligne de films francophones toute l’année et sous-titrés. À ce jour, plus de 5 975 cinéphiles ont utilisé ce service en ligne de Visions Ouest ».

Régis Painchaud : passionné de culture depuis 50 ans

En avril prochain, Régis Painchaud célébrera ses 50 ans de carrière dans le secteur de la culture. Il connaît à coup sûr le secteur culturel – la musique, le cinéma, la peinture et la sculpture, sous toutes ses coutures. Avant d’arriver sur la Côte ouest, il a fait partie d’un groupe de camarades de sa génération qui rêvaient, dans les années 70, de démocratiser la culture. Fondé en 1974, le centre d’essai du Conventum devient vite un lieu culte pour le mouvement de la contre-culture au Québec. Régis en est l’un des instigateurs. Plusieurs artistes québécois reconnus aujourd’hui ont gravité dans le passé autour de cet îlot de nouvelles idées, de débats et d’interrogations.

Ce sont des années qui font toujours rêver Régis Painchaud. Imaginer « un lieu offrant la prédominance d’une prise de parole collective dans l’espace public. Et l’émergence d’un manifeste à l’endroit des pouvoirs publics politiques et économiques, exposant les clivages entre le peuple et les élites en regard de la culture », cités dans les livres d’histoire du Québec. Et il se discutait déjà de cinéma libre à but non-lucratif et soutenu par de nouveaux canaux de distribution.

À cette époque, l’Office national du Film (ONF) avait mis sur pied un programme d’aide au cinéma artisanal, ce qui avait permis à une équipe de production de se procurer une camionnette Ford Éconoline, le véhicule d’Edgar, personnage incarné par Régis Painchaud, et d’entreprendre un voyage-enquête à travers le Québec. Il s’agissait d’y interroger « sur le vif » des personnes du milieu culturel local et de préserver « l’authenticité du témoignage » propre au cinéma direct. Le titre du film « Une semaine dans la vie de camarades », réalisé par Jean Gagné et produit par Serge Gagné, Régis Painchaud et Marc Daigle.

Les cinquante ans de carrière de Régis Painchaud. | Crédit : Malcom Parry

En rétrospective, Régis Painchaud était loin de s’imaginer, un jour, de se retrouver sur la Côte ouest et d’y consacrer plusieurs décennies, en collaboration avec Lorraine Fortin, présidente de Visions Ouest Productions, pour y faire la promotion de la culture et du cinéma francophone. Au cours des trente dernières années, l’organisme a permis à des milliers de Britanno-Colombiens de tous âges de découvrir le visage pluriel de la francophonie au Canada et à l’étranger.

Pour information : www.watch.eventive.org/rendezvousfrenchfilmfestival