La communauté belge de la Colombie-Britannique compte près de 2.000 membres. Avec une présence de plus en plus importante de jeunes très scolarisés qui arrivent à bien s’intégrer dans les secteurs de l’enseignement et celui des services. La bonne réputation des Belges comme étant, selon une étude « des immigrants préférés du Canada » ne s’est jamais démentie, au fil du temps, depuis les premières vagues constituées en majorité d’agriculteurs.
Hassan Laghcha
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
« Les Belges sont réputés pour leur discrétion. Dans leur intégration, ils préfèrent passer inaperçus », note la consule honoraire de la Belgique à Vancouver, Monique Poncelet-Gheleyns. Pour elle, la bonne image des Belges au Canada s’explique par le fait qu’ils savent se fondre dans la population. « C’est d’ailleurs la preuve qu’ils se sentent bien à l’aise ici », ajoute-t-elle en soulignant les valeurs communes entre les Canadiens et les Belges. Caractérisés par la diversité sociolinguistique et culturelle, les deux pays ont en commun la pratique du fédéralisme et du multiculturalisme. « Les deux sociétés partagent les mêmes valeurs institutionnelles, sociales et culturelles », dit Mme Poncelet-Gheleyns en faisant référence à une étude universitaire intitulée « Les immigrants préférés : Les Belges » publiée par Les Presses de l’Université d’Ottawa.
Selon Madame Poncelet-Gheleyns, la récente immigration belge au Canada est constituée en majorité de jeunes belges intéressés par l’expérience nord-américaine. Elle espère, toutefois, un assouplissement des démarches administratives qui bloquent parfois les dossiers des candidats qui souhaiteraient bénéficier, par exemple, de l’Entente sur la mobilité des jeunes entre le Canada et la Belgique
« C’est difficile de ne pas être bien à Vancouver »
Pour sa part, Gaëtan Nerincx, vice-président de l’Association canado-belge en Colombie-Britannique, accorde, quant à lui, une grande importance aux rendez-vous permettant aux membres de la communauté de se retrouver et de socialiser. Par exemple, lors de la Saint-Nicolas en décembre, les « Jeudis belges » tenus le dernier jeudi de chaque mois dans différentes brasseries de Vancouver, l’événement « Moules-Frites » dans la pure tradition culinaire belge au mois de mai, la fête nationale du 21 juillet ou encore, le tournoi annuel de pétanque en septembre. Et en octobre, se tient l’assemblée annuelle de cette association ouverte aux Belges et à tous ceux qui ont des liens avec la Belgique.
Les ressortissants belges sont une petite communauté riche en plusieurs individualités. Parmi eux, Dominique Weis, professeure en géo-chimie à UBC et directrice du prestigieux laboratoire de recherche Pacific Centre for Isotopic and Geochemical Research. Elle est l’une des universitaires d’origine belge dans le réseau britanno-colombien qui réunit plusieurs scientifiques dans des secteurs variés.
Une autre expérience migratoire intéressante est celle d’Anaïs Pellin. Cette artiste en théâtre, arrivée en 2016 en Colombie-Britannique, vit une expérience quasi épanouie sur la scène vancouveroise. « Je n’imaginais pas qu’il y avait un théâtre francophone dans l’Ouest canadien », dit-elle. « Assez vite, j’ai eu une première collaboration avec la compagnie de théâtre La Seizième. C’était mon premier point d’ancrage », poursuit-elle, toute heureuse des bonnes collaborations qui ont suivi avec d’autres organismes tels que l’Alliance française et le Centre culturel francophone de Vancouver.
En 2020, Anaïs Pellin fonde Kleine compagnie qui a peu à peu trouvé sa place au sein du milieu théâtral vancouvérois. « Elle se porte bien. Notre dernier spectacle Clémentine tourne beaucoup partout au Canada », se réjouit-elle en annonçant une première tournée à l’étranger, notamment en Afrique. Pour ce qui est du soutien financier, Anaïs Pellin, tout en soulignant l’importance de la subvention accordée par le Conseil des arts du Canada, note la « grosse difficulté » d’avoir le soutien du Conseil des arts de la Colombie-Britannique. « Le budget très limité de cet organisme ne lui permet pas de soutenir les compagnies émergentes et singulièrement celles qui travaillent en milieu linguistique minoritaire », se désole-t-elle.