En 2009, alors que les débats s’ouvraient dans l’optique de la conférence de Copenhague, une journée fut organisée à Vancouver pour sensibiliser les gens aux enjeux climatiques : Bridge to a Cool Planet. De cette initiative est née une alliance, Rangi Changi Roots, qui s’est fixée pour but d’aider Vancouver dans son actuelle croisade : devenir une des villes les plus vertes du monde !
Créer des ponts entre les cultures et les ethnies
La ville, ainsi que des associations comme la Fondation David Suzuki, multiplient en effet les actions et fourmillent d’idées pour subvenir aux besoins de sa population dans le respect de la nature. Ils font cependant face à un obstacle de taille : la barrière de la langue. Quand une grande partie des citoyens de Vancouver n’a pas pour langue maternelle l’anglais et évolue dans des sphères aux cultures différentes, on imagine comment il peut être difficile de toucher et d’unir ces communautés vers une quête environnementale commune.
« Notre mission première est de faire passer le message », annonce Kate Castelo, une des responsables de l’équipe Rangi Changi Roots. « Le meilleur mo-yen est d’ouvrir le dialogue avec les dirigeants des communautés, de les rencontrer ainsi que leurs habitants et de les inviter à des tables rondes, où ils pourront échanger informations et opinions. »
Une quête qui est en bonne voie lorsque l’on entend le commentaire de Christie, 60 ans, membre de la communauté philippine, qui explique qu’elle est bien consciente de l’ambition « verte » de Vancouver. « Les collectes de recyclage de livres, vêtements et autres, proches des stations de transport nous le rappellent chaque jour. Mes amis et moi recyclons non pas seulement pour l’environnement, mais aussi par devoir de sécurité vis-à-vis des personnes qui font le tri des ordures et peuvent se blesser si les canettes ou les bouteilles ne sont pas séparées correctement. »
Détermination face aux difficultés
Le chemin reste pourtant long avant que Vancouver et Rangi Changi Roots voient la réalisation de leur rêve.
« Nous n’avons jamais entendu parler de cette campagne. » déclarent quant à eux Bernardo, 19 ans et Mirian, 25 ans, originaires du Brésil. Mais tandis que Bernardo confie qu’il essaie quand même d’économiser ses consommations d’eau et d’électricité, à ses côtés, Mirian sourit et s’exclame : « Sans vouloir généraliser, j’ai bien peur que la lutte pour notre planète ne soit pas une priorité pour tout le monde. Je ne peux m’empêcher de trouver paradoxal les gens qui disent qu’ils essaient de réduire leur empreinte de carbone sur la Terre alors qu’ils parcourent de courtes distances en hydravion à seulement deux ou trois… »
On saisit là pourquoi Vancouver place autant d’importance sur la façon de transmettre son discours afin de motiver réellement ses habitants. Mais faire prendre conscience à chacun de l’impact qu’il peut avoir est loin d’être aisé.
Le concept de manger local, par exemple, n’est pas si évident à traduire dans certains dialectes. Ajouter à cela que les habitudes culinaires et traditionnelles divergent entre les cultures et que certaines cuisines emploient des ingrédients récoltés à des milliers de kilomètres de la Colombie-Britannique et vous voilà avec un nouveau problème à résoudre qui paraît insurmontable.
L’espoir et la détermination règnent néanmoins au sein du mouvement. La présentation prochaine du projet de Maggie Wang, 41 ans, et de son école, L’engagement multiculturel sur la durabilité, à la mairie, est notamment attendue avec impatience. Selon l’étudiante à UBC, chaque culture à une « sagesse verte » inhérente qui lui est propre, il suffit juste de les mettre en relation. Immigrante chinoise, elle est persuadée que sa communauté, riche d’une longue histoire, a beaucoup à apporter au défi vert de Vancouver. Nombreux sont ceux qui espèrent que son exemple inspirera étudiants et professionnels.
Son message est soutenu par un article, publié le premier juillet dernier dans le Vancouver Sun, qui suggère que selon une enquête récente, 70% des citoyens de notre province sont favorables à la taxe carbone instaurée en 2008.
Vancouver semble bien être dans la course pour être « the greenest city in the world ».