La rubrique Espace francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à Noëlle Mathis et à son parcours universitaire jalonné de succès.
Elle détenait déjà deux passeports, l’un canadien et l’autre français… désormais Noëlle Mathis peut s’enorgueillir d’avoir deux doctorats en éducation, émis par chacun des deux pays.
Elle est en effet la première doctorante en co-tutelle à l’Université Simon Fraser, ce qui lui a permis de rédiger une thèse en français entre le Canada et la France où elle a été également validée par l’Université d’Avignon et des pays du Vaucluse.
Et comme si cela ne suffisait pas, elle s’est récemment vu remettre la mé-daille d’honneur du doyen de l’Université Simon Fraser pour sa thèse, intitulée : « Identités plurilingues et création textuelle en français langue étrangère : une approche socio-linguistique d’ateliers d’écriture plurielle. »
Il s’agit d’une distinction décernée chaque année aux diplômés des études supérieures de chaque faculté ayant obtenu la meilleure moyenne cumulative de leur classe.
« Vous apprenez de façon différente et avec des outils différents », explique Noëlle Mathis qui parle elle-même cinq langues. Depuis l’obtention de son master en éducation à l’Université Simon Fraser, elle s’est spécialisée dans l’étude des identités plurielles afin de comprendre le mécanisme d’apprentissage du français chez les adultes qui possèdent déjà un bagage linguistique.
Elle note par exemple que les enseignants de langue étrangère ne tolèrent pas la présence d’autres langues en classe. Or selon elle, ses recherches montrent qu’au contraire, ce n’est pas la meilleure méthode d’apprentissage.
Son expérience lui a montré que les étudiants maîtrisent souvent trois ou quatre langues et jonglent entre elles pendant le processus d’apprentissage.
« Une fois qu’ils sont autorisés à pratiquer leur langue, ils peuvent exprimer leur identité de différentes manières ce qui les aide à apprendre », indique-t-elle.
Aujourd’hui, Noëlle Mathis réside en France où elle enseigne le français comme langue étrangère et propose des sessions de création littéraire mais continue de partager son temps avec la Colombie-Britannique où elle revient souvent. Elles y anime des ateliers à destination de la minorité francophone.
Impliquée dans la communauté, elle travaille régulièrement avec Réseau femmes Colombie-Britannique et dernièrement avec le Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique (CCAFCB), pour le projet Liv’Art qui combine les arts littéraires et les arts visuels.