Image extraite du film Médecin de campagne diffusé dans le cadre du festival du film de l’Union européenne. Photo de European Union Film Festival 2016
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas ici question de la ratification d’un nouveau traité entre le Canada et l’Europe. Pourtant, l’actualité colle plutôt bien à ce prochain événement de La Cinémathèque, à savoir la 19e édition du festival annuel des films de l’Union européenne. Du 18 au 30 novembre, des films récipiendaires de prix, des favoris aux festivals internationaux ainsi que des œuvres plus confidentielles ayant tous comme point commun leurs racines européennes se partageront le grand écran à Vancouver.
L’Europe sans le décalage horaire !
Bien qu’ayant lieu à La Cinémathèque, ce festival est une initiative conjointe des consulats de Vancouver et des ambassades des pays membres de l’Union européenne à Ottawa. Soutenu par la Délégation de l’Union européenne au Canada, ce projet offre un tour d’horizon des œuvres cinématographiques du vieux continent.
« C’est assez drôle, car c’est un projet sur lequel nous ne sommes pas intervenus, nous ne l’avons pas programmé. Tout est organisé depuis Ottawa », explique Jim Sinclair, directeur artistique et général à La Cinémathèque. Après la création du festival qui entre dans sa 19e année d’existence, La Cinémathèque est rapidement devenue le lieu privilégié pour la diffusion des films sélectionnés dans le cadre de cette initiative culturelle unique en son genre. Bien connu des amateurs de cinéma d’auteur et de grands classiques, cet établissement-clé de Vancouver est certainement le lieu le plus à même de fédérer les spectateurs attendus au tournant pour découvrir ces bijoux venus d’Europe.
« La base de notre public est constituée d’habitués, mais le festival attire aussi des personnes de culture européenne, curieuses de voir ce qui se fait dans leurs pays d’origine », ajoute Jim Sinclair. Différents types de projets sont représentés : du film confidentiel à celui qui a été un gros succès dans son pays mais dont le rayonnement n’a pas forcément dépassé
l’Atlantique.
Des pays aux abonnés absents
Image extradite du film Underdog. | Photo de European Union Film Festival 2016
Ce festival est aussi l’occasion de réviser un peu sa culture générale. Vingt-huit états sont membres de l’Union européenne, ils sont donc symboliquement tous présents lors de ce festival où chaque pays présente un seul film. Pourtant, seulement 23 films font partie de la programmation de cette 19e édition, laissant 5 pays sur le banc de touche : la Grèce, la Pologne, l’Espagne, Malte et l’Angleterre.
« Malte est un si petit pays, son absence dans la programmation vient surtout du fait qu’il n’est pas très présent sur la scène cinématographique. L’année dernière, nous avions été en mesure de présenter 28 films, ce qui est assez rare : même Malte avait une œuvre au programme », confie Jim Sinclair avant de reprendre le cours de sa réflexion. « Différentes crises successives ont frappé l’Europe ces dernières années », amène-t-il pour essayer de comprendre pourquoi 23 films au lieu de 28 sont programmés. Comme il l’explique, il ne peut que s’essayer à « deviner » les raisons pour lesquelles certains états membres restent dans l’ombre puisqu’il n’intervient pas dans la programmation du festival.
On notera que la Grèce et l’Espagne sont passées par des périodes sombres financièrement ou socialement au cours de la dernière décennie. Pourtant, ces deux pays ont souvent su tirer leur épingle du jeu dans les domaines artistiques. Il suffit par exemple de penser au réalisateur espagnol Pedro Almodóvar dont la réputation internationale n’est plus à faire (il a d’ailleurs réalisé cette année le film Julieta ayant remporté un beau succès critique, on aurait volontiers pu imaginer ce film à l’affiche lors du festival).
Finalement, il est difficile d’avoir des réponses à ces questions, et difficile également de ne pas imaginer que l’absence de participation de l’Angleterre n’a rien à voir avec le Brexit. La coïncidence serait bien singulière et Jim Sinclair reconnaît que, globalement, l’ambiance de ce festival est « moins enthousiaste » cette année.
Une sélection pour tous les goûts
Pour autant, il n’est pas question de se morfondre car les 23 œuvres promettent de beaux moments de cinéma. Un seul film a déjà été diffusé auparavant à La Cinémathèque dans le cadre du partenariat avec l’Institut de la santé mentale de UBC : il s’agit de la pellicule slovaque Eva nová. Les autres visionnages seront tous inédits à Vancouver.
Parmi les différents titres, nous retiendrons ceux venant de France et de Belgique. Médecin de campagne (Irreplaceable) de Thomas Lilti avec François Cluzet. Pour l’anecdote, le réalisateur Thomas Lilti est un médecin généraliste qui continue son métier en parallèle de sa reconversion dans la réalisation. « Nous avons diffusé son film Hippocrate l’année dernière et nous apprécions son travail », nous dit Jim Sinclair.
Image, le film belge, « résonne fortement avec les récents attentats terroristes ayant touché la France et la Belgique, et pourtant, ce film a été tourné en 2014, donc bien avant ces événements ». Dirigée par Adil El Arbi et Bilall Fallah, cette fiction haletante se déroule dans le quartier de Molenbeek et met en scène une jeune journaliste qui souhaite documenter les émeutes des quartiers sensibles.
Ces deux titres s’inscrivent dans une longue liste d’œuvres promouvant la diversité culturelle de l’Europe. Il faut souligner l’importance de l’existence d’un tel projet dans une ville cosmopolite comme l’est Vancouver. Le cinéma a encore de beaux jours devant lui, et il est fort à parier qu’il faudra réserver les places à l’avance pour accéder aux salles obscures avant que les guichets n’affichent complet.
19e festival annuel des films de l’Union européenne
Du 18 au 30 novembre à La Cinémathèque, 1131 rue Howe
Heures à déterminer en fonction des séances, Tarif de 9 $ à 11 $, réduction pour deux entrées de 14 $ à 16 $. Adhésion annuelle de 3 $ par personne à régler en sus.
