Hanoukka, un « message universel »

Du 12 au 20 décembre 2017, la communauté juive célèbrera la fête de Hanoukka. À Vancouver se trouve la plus grande Menorah du Canada, ce candélabre à huit branches illuminé pour l’occasion. Si le message de Hanoukka est d’abord lié à la religion juive, sa portée est toutefois universelle.

Hanoukka, aussi appelée « fête de l’Inauguration », ou « fête des Lumières », célèbre la victoire des Juifs contre l’oppression des Grecs et des Syriens, au 2e siècle avant notre ère. Ceux-ci, durant la guerre, avaient détruit le Temple de Jérusalem et interdit le culte judaïque pendant trois ans. Il s’agit donc de célébrer une victoire militaire mais aussi spirituelle avec le rétablissement du culte.

Célébrer Hanoukka à Vancouver

Deborah Tabenkin, directrice des programmes de la Jewish Federation of Greater Vancouver, explique : « Hanoukka est principalement célébrée à la maison, avec le rituel de l’illumination de la Menorah ».

D’après le Talmud, Hanoukka serait liée à un miracle survenu lors de la restauration du culte dans le Temple de Jérusalem profané. L’huile ayant été contaminée par les Grecs, les prêtres ne pouvaient allumer le candélabre à sept branches éclairant le temple, la Menorah.

Ils trouvèrent alors une fiole d’huile sacrée intacte, à peine suffisante pour une journée. Cependant, cette quantité infime brûla miraculeusement pendant huit jours, jusqu’à la réception de l’huile supplémentaire. C’est ce « miracle de la fiole d’huile » qui est commémoré avec la tradition de la Ménorah spéciale à huit branches, appelée alors Hanukkia, pour symboliser ces huit jours.

Selon la coutume, les huit branches du Hanoukkia sont allumées une à une au cours des huit jours, avec la bougie se trouvant sur le socle formant une neuvième branche appelée shamash. Ainsi, la huitième nuit, toutes les bougies sont éclairées.

Une autre tradition est le jeu de toupie à quatre faces, jeu de hasard où une friandise est généralement misée. Enfin, pour célébrer le « miracle de la fiole », Deborah Tabenkin indique que l’on « mange des plats traditionnels frits [dans l’huile d’olive] comme des galettes de pomme de terre, des latkes, ou des beignets à la confiture, des sufganiyot ».

La directrice de la Jewish Federation of Greater Vancouver indique que « les gens invitent aussi de la famille et des amis pour la fête, sans obligation de se rendre à la synagogue, contrairement aux autres jours saints ». Hanoukka n’est d’ailleurs pas férié.

Une fête conviviale

Deborah Tabenkin le souligne : la fête est d’abord familiale. « Cela a ensuite commencé à être une coutume pour les organisations d’organiser des soirées de Hanoukka », précise-t-elle.

À Vancouver, plusieurs événements seront donc organisés par les associations juives ou les centres communautaires. Par exemple, le Jewish Community Centre of Greater Vancouver organisera le 10 décembre une Chanukah Party, de 10h30 à 13h, avec de nombreuses activités : toupies à quatre faces, musique, arts manuels et nourriture traditionnelle.

La Jewish Federation of Greater Vancouver organisera également plusieurs événements, dès le début du mois de décembre, avec des ateliers manuels pour les enfants, et des soirées ouvertes à tous. Car le message de Hanoukka ne se limite pas à la communauté juive : sa portée est universelle.

Une fête juive, un écho universel

D’après Rabbi Wineberg, rabbin à Vancouver, le message de Hanoukka est « un guide pour la vie quotidienne ». S’il reconnaît que cette fête n’a pas la même signification pour tout le monde, tous s’assoient pourtant ensemble autour de la même table, partageant un même repas, dans un esprit de communion.

Cependant, au-delà de la signification donnée par les rabbins, Rabbi Wineberg voit en Hanoukka un message universel. « Ce n’est pas seulement la victoire des Juifs Maccabées contre les Grecs », explique-t-il, « c’est la victoire du petit nombre sur la majorité, la victoire du Bien contre le Mal, de la Lumière contre les Ténèbres ».

Si l’origine de cette fête est historique, ce n’est plus cela qui est célébré aujourd’hui, mais un message d’espoir. Rabbi Wineberg résume ainsi : « La célébration est juive, mais le message véhiculé est universel et va bien au-delà de la religion ».

Le rabbin dresse d’ailleurs un parallèle avec une autre fête juive, Rosh Hashana, expliquant qu’il s’agit du jour du Jugement, pas uniquement pour les Juifs mais pour tous les êtres vivants, y compris les fleurs, les arbres, et les plantes. « Ce jour-là, nous ne prions pas pour la communauté juive ou pour nous-mêmes, mais pour le monde entier », souligne-t-il.

Les membres de la communauté juive se réuniront le 12 décembre, premier soir de célébration,
à la Vancouver Art Gallery.