La Journée internationale des femmes, célébrée comme à l’accoutumée le 8 mars, est presque à nos portes. Et pour cette année, le thème porte sur le « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ».
À cette occasion, La Source revisite certains enjeux majeurs liés à la cause des femmes à travers le globe et en profite pour dresser le profil d’une femme qui s’est démarquée pour son engagement dans le milieu associatif du Grand-Vancouver.
En toile de fond à la proclamation très singulière de ce 8 mars 2021, crise sanitaire oblige, il est bien mis en avant selon l’Organisation des nations unies, (ONU), que les femmes sont en première ligne face à la pandémie de la Covid-19, en tant que professionnelles de santé, pourvoyeuses de soins, novatrices, organisatrices communautaires et, pour certaines, en tant que dirigeantes nationales figurant parmi les leaders les plus exemplaires et les plus efficaces dans la lutte contre la pandémie. Et l’organisation onusienne de rajouter que la crise a mis en évidence l’importance primordiale des contributions des femmes et le fardeau disproportionné qu’elles portent.
Toutefois, en dépit de certains progrès, constate encore l’ONU, la communauté internationale s’accorde à reconnaître que la situation de la plupart des femmes et des filles dans le monde évolue extrêmement lentement. Aucun pays n’est en mesure, à ce jour, d’affirmer avoir atteint l’égalité des sexes. Les nombreux obstacles rencontrés, tant sur le plan juridique que sur le plan culturel, semblent persistants. Les femmes et les filles restent sous-évaluées, elles travaillent plus et gagnent moins, avec des perspectives plus limitées. Pire encore, souligne-t-on, elles subissent des formes diverses de violence chez elles et dans les lieux publics. Autre ombre au tableau. Un recul des avancées féministes durement acquises est par ailleurs à craindre.
Pendant ce temps, à l’échelle locale, ici à Vancouver, et comme pour atténuer les constats décourageants des experts onusiens, certaines femmes refusent de baisser les bras en continuant à relever le défi d’appartenir et de participer à leur cadre social de vie, et ce, peu importe où elles se trouvent dans le monde.
Une de ces femmes, c’est Carine Bocabeille-McEwen, qui est très engagée au sein de la communauté francophone britanno-colombienne et qui se démarque par sa trajectoire. Coup de projecteur sur son parcours.
Une globe-trotteuse posée à Vancouver
Si on devait résumer la pétillante personnalité de Carine Bocabeille-McEwen, on choisirait les adjectifs rassembleuse et humble. Native de France, elle a posé ses valises au Canada il y a vingt ans. C’est dans l’Hexagone que sa passion pour le design s’est développée au sein des sièges des ateliers de décorateurs d’intérieur à Paris mais cette polyglotte et globe-trotteuse a également sillonné l’Asie et l’Amérique du Sud.
En dehors de ses activités professionnelles, Carine Bocabeille-McEwen est engagée auprès de la communauté par le biais de plusieurs associations. Elle collabore à Toastmaster Franco Fun, un cadre social autour de l’art oratoire. Engagée dans la défense des droits des femmes, elle fait partie à Vancouver depuis cinq ans de Réseau-Femmes.
« Lors de la pandémie, j’ai réfléchi à un projet pour rendre la communauté francophone plus visible car nous sommes invisibles à nous-mêmes et aux anglophones. Ce projet comprend des outils en ligne : un calendrier d’activités, un annuaire de services et une « plateforme de socialisation ». Les deux premiers ont été financés par la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique et je travaille sur le troisième outil », confie Carine Bocabeille-McEwen.
Mais elle est surtout l’une des fondatrices de la Trempette de l’ours polaire francophone de Colombie-Britannique. Cet évènement a permis de rassembler de nombreuses associations francophones de Colombie-Britannique et de lever des fonds pour celles-ci. Carine Bocabeille cherche toujours à fédérer : « On est un groupe, on apporte la joie ».
Du cadre local vancouvérois à l’échelle internationale, les préoccupations des femmes au quotidien demeurent criantes partout. Et pour preuve, les salaires des femmes sont inférieurs de 23 % à ceux des hommes dans le monde. Et encore que les femmes n’occupent que 24 % des sièges parlementaires dans le monde.
Une étude déplore la stagnation des progrès des femmes dans les médias
En matière d’égalité des sexes dans les médias d’information, les progrès ont pratiquement stagné. Selon une étude onusienne sur la représentation, la participation et l’implication des femmes dans les médias d’information couvrant 20 années et 114 pays, seulement 24 pour cent des personnes qui sont entendues, citées ou vues dans des journaux, ou dans les nouvelles télévisées ou radiodiffusées sont des femmes. Les femmes reporters sont également confrontées à un plafond de verre dans les articles de journaux et les reportages de bulletins de nouvelles, où 37 pour cent des sujets avaient été couverts par des femmes en 2015, ce qui montre que rien n’a changé en une décennie. Malgré la promesse de démocratisation des médias numériques, la faible représentation des femmes dans les médias d’information traditionnels se retrouve également dans les actualités numériques, où seulement 26 pour cent des personnes couvertes dans les sujets d’actualités sur Internet et dans les tweets de nouvelles sont des femmes. Seulement quatre pour cent des sujets couverts dans les nouvelles traditionnelles et numériques remettent clairement en cause les stéréotypes sexistes. Entre autres facteurs, les stéréotypes et la sous-représentation significative des femmes dans les médias jouent un rôle majeur, selon l’étude, dans le façonnement des attitudes néfastes irrespectueuses et de la violence à l’égard des femmes.
Génération Égalité d’ici à 2030
Pour rappel, la Journée internationale des femmes est célébrée dans de nombreux pays à travers le monde. C’est un jour où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations, sans égard aux divisions, qu’elles soient nationales, ethniques, linguistiques, culturelles, économiques ou politiques. Pour la plupart du temps, c’est une occasion de faire le point sur les luttes et les réalisations passées, et surtout, de préparer l’avenir et les occasions qui attendent les futures générations de femmes.
Le monde a réalisé des avancées sans précédent, mais aucun pays n’a encore atteint l’égalité des sexes.
Encore mieux, le but de cette journée, pour les instances dirigeantes locales, nationales ou internationales, est de célébrer l’unité et la défense des droits des femmes et de mettre en place un cadre pour atteindre une meilleure prise en compte des genres.
Notons qu’en raison de la situation sanitaire actuelle, les événements sont pour l’instant mis en suspens mais chacun peut participer et soutenir les femmes de la Colombie-Britannique en participant, par exemple, à une course virtuelle dont les fonds seront versés à un programme de soutien de santé mentale des femmes au BC Women’s Hospital.
Pour plus d’informations : www.runforwomen.ca/Cities/Vancouver.aspx