Jeux Olympiques de Tokyo 2021 : trois athlètes dans les blocs de départ

Si le Canada avait été l’un des premiers pays à prendre la décision de ne pas envoyer ses athlètes aux Jeux olympiques d’été de Tokyo l’an dernier, il est toujours prévu que la délégation nationale s’y rende cette fois-ci. Au moment d’écrire ces lignes, les Jeux auront bien lieu. À quelque 150 jours du début des épreuves, pinacle de l’accomplissement sportif, quel est l’état d’esprit des athlètes ? Trois athlètes de l’Alberta et de la Colombie-Britannique reviennent sur cette année supplémentaire de préparation.

La cycliste Kelsey Mitchell en entraînement. | Photo de Kelsey Mitchell

Des 50 disciplines sportives de l’édition estivale, une très grande majorité nécessite l’accès à des équipements pour se préparer. Or, en raison des mesures sanitaires imposées par la gestion de la pandémie, cela n’a pas été possible pour beaucoup d’athlètes, au moins pendant plusieurs semaines.

Objectif : s’entraîner

Kelsey Mitchell pratique le cyclisme de piste. Basée non loin d’Edmonton, elle a dû s’entraîner chez elle pendant les premiers mois de la pandémie. « Vélo stationnaire, patins à roulettes, et j’avais quelques équipements de musculation dans mon garage », dit-elle. Elle a pu reprendre le vélo sur piste en juin et se dit très chanceuse d’avoir pu s’entraîner sans interruption depuis. « Ne pas pouvoir m’entraîner au vélodrome au début a été difficile mentalement, donc maintenant, je ne le tiens assurément plus pour acquis ! », ponctue-t-elle.

Dayna Pidhoresky est une coureuse de fond de Vancouver. Si pour elle l’entraînement peut se faire sans difficulté en raison de la nature de son sport, c’est une série de blessures et l’incertitude autour des compétitions qui ont pesé sur sa planification. Mais elle assure se sentir très bien aujourd’hui. « Je sens que je serai sur la ligne de départ dans la meilleure forme que j’aie connue. »

Mêmes contretemps pour Liz Gleadle, lanceuse de javelot, elle aussi à Vancouver. Elle a dû subir une appendicectomie ayant entraîné des complications. Elle a dû s’arrêter pendant cinq mois, jusqu’à l’automne dernier. « En revanche, les derniers mois ont été fantastiques. » À la différence de ses compatriotes, Liz Gleadle devra passer les épreuves de sélection, prévues en juin prochain par sa fédération. « C’était un peu frustrant au début de se démener pour accéder à une salle de sport, mais cela m’a forcée à prioriser mes exercices. En 75 minutes, je suis plus concentrée, je récupère plus vite et je lance mieux. »

La marathonienne Dayna Pidhoresky en entrainement. | Photo de Dayna Pidhoresky

Travailler plus intelligemment semble être le thème de l’année

Déjà connus pour leurs capacités d’adaptation, ces trois athlètes s’accordent à dire que cela aura été le maître-mot de leurs stratégies, devenues de plus courte durée qu’à l’accoutumée. « J’ai dû restructurer mon approche à cause de la pandémie, mais je dirais que cela a été une bonne chose. Je me sens chaque jour plus forte », assure la cycliste.

Approche similaire pour Dayna Pidhoresky. « À l’heure actuelle, c’est un jour à la fois. Je me contente de penser à ce que je dois accomplir chaque jour. On ne peut pas contrôler si les courses auront lieu ou non, mais tout a tourné autour des Jeux cette année donc je m’entraîne pour ce que je pense aura lieu. »

« La préparation cette année est comme marcher dans le brouillard : je vois mes pieds, mais j’ai appris à accepter que le chemin où je suis ne se dévoilera qu’à mesure que j’avance », décrit la lanceuse.

Ligne de départ à l’horizon

Toutes se voient déjà au Japon dans les meilleures dispositions. « Je sais que lorsque je serai sur la ligne de départ, j’aurai fait tout ce que je peux pour être prête, pour ce moment précis », professe Kelsey Mitchell.

« Je suis contente que nous ayons plus de visibilité à l’approche des jeux. Je suis là où je dois être à ce moment et je ne pense pas que j’aurais pu dire ça l’an passé », confesse la marathonienne.

La motivation de la championne de javelot n’est quant à elle pas affectée par les spéculations autour d’une possible nouvelle annulation. « Quoi qu’il en soit, il faut que je me prépare comme s’ils avaient lieu. Les Jeux ont toujours été une chance de concourir devant le monde entier, et bien que l’atmosphère ne sera pas la même, je reste très enthousiaste et j’ai pour but d’être dans ma meilleure forme pour représenter le Canada. »

En guise de visualisation, chère aux compétiteurs, Kelsey Mitchell pense que « l’état d’esprit est que chacun sera dans la même position, donc il faut juste être prêt à
toute éventualité. »

D’aucuns pourraient dire que chaque journée passée à pouvoir s’entraîner, d’une manière ou d’une autre, aura été une victoire en soi, dont chaque athlète peut déjà se féliciter.

Les Jeux se tiendront du 23 juillet au 8 août 2021 à Tokyo. La sélection canadienne et toutes les actualités de la délégation sont disponibles sur le site ww.olympic.ca.