Naomi Pommier Steinberg, l’écrivaine auteur de Goosefeather, un remarquable récit de voyage, va participer à la Fête de la culture 2021 avec un spectacle intitulé Cambie Corridor Lament (Lamentation du corridor de Cambie). L’événement, en ligne, aura lieu le dimanche 24 octobre de 16 h 30 à 17 h 45.
Il s’agit d’un testament passionné en réponse au développement immobilier de la ville de Vancouver dans le quartier appelé Cambie Corridor.
Le spectacle se compose de médias mixtes, qui comprennent de la poésie, de la musique, des images fixes et animées ainsi que de multiples vidéos que l’artiste a créées au cours des années pour essayer de préserver et sauver ce quartier historique où elle habite. L’artiste va également jouer sa flûte traversière, au nom des arbres qui ont été sacrifiés pour construire les nouveaux bâtiments.
« J’habite dans ce qui était la maison de mes grands-parents », explique Naomie Pommier Steinberg. « C’est la maison où mon père a été enfant, c’est dans cette maison que mes parents m’ont amenée rendre visite à mes grands-parents quand j’étais petite. Depuis quelques années, des centaines de maisons unifamiliales ont été détruites et remplacées par des maisons de ville en rangée. Le bruit des chantiers cinq jours par semaine est intolérable. » Naomi Pommier Steinberg poursuit : « Cela commence à sept heures et demie du matin et continue jusqu’à sept heures du soir. Ces grands travaux de construction sont si intenses qu’il font vibrer ma maison ».
En ces temps de pandémie, alors que la plupart des gens travaillent chez eux, le bruit, raconte-elle, est encore plus insupportable.
« Il y a six maisons qui viennent d’être détruites », déplore Naomi Pommier Steinberg, « et maintenant ils vont bâtir 30 ou 40 maisons de ville de plus. Les gens qui achètent et qui vendent ces nouvelles maisons n’ont aucune idée de ce qu’est une communauté riche en amitié. »
Et depuis cinq mois, l’artiste documente à coups de photos vidéo les aléas de son quartier, tout en jouant de la flûte traversière dans son jardin pour se faire entendre.
« Le manque de sentiment d’appartenance le long du corridor Cambie (CC) », se plaint avec tristesse Naomi Pommier Steinberg, « présente aux résidents du quartier toute une série de problèmes sociaux et environnementaux ».
La population de la région devrait doubler d’ici à 2041, ajoute-t-elle, et le plan du domaine public du CC a déclaré qu’il sera difficile de recréer des communautés comme avant, à moins qu’il n’y ait des rassemblements sociaux et des événements communautaires facilités.
« L’initiative Dragon Walk que j’ai démarrée vise à accroître la résilience, le voisinage et la joie en attirant l’attention sur les parcs, les espaces du domaine public, les équipements et les occasions », décrit Naomi Pommier Steinberg. « Nous pensons que les activités artistiques peuvent conduire à l’établissement de relations interculturelles et intergénérationnelles agréables et significatives au sein des espaces collectifs, affirmant ainsi l’appartenance ».
Le Dragon Walk découle de la relation personnelle que l’artiste a avec la terre, et par les connaissances culturelles acquises des aînés Squamish.
Avant tout, Naomi Pommier Steinberg essaye de sauvegarder les grands arbres qui sont coupés
chaque jour pour faire place à du béton.
« On ne peut plus couper un seul arbre avant d’avoir compris ce qui va se passer au niveau de la terre, de la qualité de l’air et de l’écologie en général », déclare-t-elle. « La réponse que me donnent les architectes est que les racines des arbres ne peuvent pas coexister avec les stationnements souterrains. »
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