Les œuvres de l’artiste iranienne questionnent l’identité et le statut d’iranienne au sein de la société nord-américaine. Mehran Modarres-Sadeghi se penche avec Ma Miaeem va Miravim (We Come and Go) sur la formation de l’identité pendant l’enfance et ses nombreux défis.
Originaire d’Ispahan en Iran, Mehran Modarres-Sadeghi est arrivée au Canada il y a plus de vingt ans. Titulaire d’un diplôme en physique de l’Université de Technologie d’Ispahan en Iran, elle s’oriente vers les arts en arrivant sur le sol canadien. Elle obtient une licence en arts visuels à l’Université de la Colombie-Britannique en 2007 puis un Master en arts visuels de l’Université Emily Carr en 2017.
Les recoins de l’identité
Mehran Modarres-Sadeghi explore la complexité de l’identité dans ses œuvres. Sa série de dessins Lost, intriqués et hypnotiques, questionne sur les liens par le trait. Ces mille fibres renvoient aux liens qui créent les êtres et à la complexité de l’identité.
L’artiste canado-iranienne passe aussi par la sculpture pour faire réfléchir sur l’identité. Ses sculptures Thread mettent en scène des objets du quotidien, traditionnels et contemporains, revisités par des fils noirs. Ces relations poussent à la réflexion sur le lien et l’emprisonnement.
Sa dernière exposition Ma Miaeem va Miravim (We Come and Go) aborde toujours le thème de l’identité mais cette fois-ci par le prisme de l’enfance.
Le « troisième espace »
Le contraste est un élément récurrent du travail artistique de Mehran Modarres-Sadeghi. Dans la lignée de ses œuvres précédentes, noires et blanches, exprimant les pleins et les creux, Ma Miaeem va Miravim (We Come and Go) réinterprète le classique de la littérature jeunesse des années 40 de William S. Gray (les livres Dick and Jane) en noir et blanc. Cette dualité met en lumière la formation d’une identité à part, ni totalement anglophone ni iranienne pour l’artiste.
Cette exposition effectue une plongée dans le « troisième espace », lorsqu’un être n’est d’aucun espace défini. Ces silhouettes sans visage ni trait distinctif poussent cette réflexion sur la sous-représentation de la diversité dans la littérature jeunesse. Une traduction approximative souligne le brouillage des codes linguistiques et culturels à un âge où le langage se forme, et la forte responsabilité d’un manuel de lecture pour des apprenants plurilingues.
Ma Miaeem va Miravim (We Come and Go) est à découvrir du 27 janvier au 21 mars à la District Library Gallery dans le cadre de North Van Arts.
Les œuvres de Mehran Modarres-Sadeghi ont été exposées dans plusieurs galeries d’art de la Colombie-Britannique. Elle a participé à des expositions collectives à la Concourse Gallery, Charles H. Scott Gallery à l’Université Emily Carr mais aussi au Centre A en 2017 et au Cityscape Community Art Space en 2019. Son exposition solo à la galerie Doris Crowston avec Sunshine Coast Arts Council à Sechelt au printemps 2020, et Tracing Shadows à la galerie 1515 en 2021.
Pour plus d’informations : www.northvanarts.ca
Site officiel de Mehran Modarres-Sadeghi : www.mehranmodarres.com