Coucou, nous revoilà ! Après six longues semaines d’absence, La Source retourne à son occupation favorite : publier bimensuellement un journal consacré à la diversité culturelle de la Colombie-Britannique.
Pour le moins que l’on puisse dire, je ne vous révèle rien, notre été connaît des remous dont nous aurions pu facilement nous passer. D’où mon idée de remettre une prime à tout moment de déprime vécu depuis le début de la saison estivale.
De prime abord, avec horreur j’ai constaté que la planète passait par un mauvais moment maman. Entre les incendies de forêts, plus dévastateurs et meurtriers que jamais, allant de la Grèce à Maui en passant par le Canada et la Colombie-Britannique, nous n’avons pas été épargnés, bien au contraire. Chaque année nous pensons avoir atteint des sommets pour ce qui est des désastres (incendies, sécheresse, inondations, tornades, etc…) et plouf ! nous voilà, un an plus tard face à ces catastrophes contre lesquelles nous paraissons impuissants. Faut-il implorer l’intelligence artificielle (IA) pour qu’elle nous vienne en aide ?
Par-dessus le marché, comme si nous avions besoin de cela, nous connaissons des vagues de chaleur épouvantable. Le mois de juillet n’a jamais enregistré des températures aussi chaudes, dépassant les limites permises, occasionnant sécheresse et rationnement d’eau. Notre terre devient de plus en plus invivable et nos leaders, confortablement bien installés chez eux, ne semblent pas très préoccupés par l’urgence de cette terrible situation. Pour la forme, ils avancent des vœux pieux vides d’actions efficaces. Ça parle, ça parle et ça ne fait rien, me résume en ces quelques mots ma voisine de palier, qui d’habitude ne m’adresse jamais la parole.
Tout aussi déprimant : la situation déplorable du conflit russo-ukrainien dont on ne voit pas la fin. Sur ces entrefaites Hollywood nous sort le film Oppenheimer. Comptaient-ils nous remonter le moral avec la sortie de ce film consacré au père de la bombe atomique ? Barbie, qui amasse des millions, même des milliards pour la compagnie Mattel, a tenté d’arranger les choses en nous offrant la vie en rose. Je n’ai pas été convaincu : Barbie m’a barbé.
Parlant d’individu barbant : Donald Trump. Oui, encore lui. Incapable de mettre sa personnalité bombastique en veilleuse ne serait-ce l’espace d’un été. L’ancien président des États-Désunis devance de très loin dans les sondages ses adversaires républicains, et cela malgré maintenant quatre sérieuses inculpations portées contre lui. De quoi vous donner l’envie de vous engager dans la légion étrangère ou de chercher refuge dans une autre galaxie. Virgin, SpaceX, quels sont vos tarifs ?
Côté nouvelles nationales, autre sujet de déprime : la séparation du couple Trudeau. Après son remaniement ministériel, le premier ministre nous a annoncé cette triste nouvelle qui, à prime abord, m’a déprimé. Certes pas autant que la défaite de l’équipe féminine canadienne de soccer qui s’est fait éliminer dès le premier tour au championnat du monde. Oui, la désunion du couple, à priori modèle, m’a, il est vrai, pris par surprise et causé de la peine. Plus sentimental que moi, tu meurs. Ainsi donc, entre Sophie et Justin, c’est la fin. Il va falloir que je m’ajuste. Justin a demandé que l’on respecte sa vie privée. Je lui accorde volontiers ce privilège car comme l’a dit son papa P.E.T. : L’état n’a pas de place dans les chambres à coucher de la nation. Famille Trudeau, sans vos lauriers, vous pouvez dormir en paix. Pour rien au monde je ne tiens à déranger votre tranquillité, encore moins votre sommeil. Après tout, comme on fait son lit on se couche… que ce soit ou non dans de beaux draps.
De plus, monsieur le premier ministre, votre principal adversaire aux prochaines élections fédérales profite de vos petits soucis familiaux et politiques pour se refaire une santé médiatique à votre détriment. Pas gentil n’est-ce pas ? En effet Pierre Poilievre, l’homme qui a vu l’homme qui a vu le castor se rebiffer, s’est arrangé durant l’été pour redorer son image; une sorte de photoshop électorale. Fini les lunettes. Sa vision n’est pas pour autant plus claire. Sa campagne publicitaire a pris l’envol sous forme d’un message le dévoilant bon époux, bon père de famille, heureux, joyeux, vivant au sein d’un couple uni sans problème. Une publicité digne des années 1950 quand il s’agissait de faire avaler les mérites of the american dream devenue pour les besoins de la cause Poilievresque, the canadian dream. Voilà le prince charmant à la conquête de Blanche-Neige (l’électorat). Cette dernière sera-t-elle assez idiote pour se laisser subjuguer ?
La cerise sur le gâteau, la prime de la prime ? Imaginez-vous dans deux ans avec la possibilité d’avoir Poilievre et Trump, en même temps, chacun de leur côté, au pouvoir. Pensant à cela, de la déprime je vais passer en dépression.