Une saison des feux sans précédent en Colombie-Britannique

La situation des feux de forêts qui fait rage en Colombie-Britannique a pris de l’ampleur depuis le 18 août. En effet, le gouvernement de la Colombie-Britannique a déclaré l’état d’urgence provincial alors que des incendies ont forcé des milliers de personnes à évacuer leurs maisons dans l’Okanagan, notamment dans la ville de Kelowna, dans le sud de l’intérieur et ailleurs. Il y a aussi 20,000 autres personnes qui sont sous alerte d’évacuation.

Marie-Paule Berthiaume
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

La saison estivale qui s’achève en Colombie-Britannique aura été des plus dévastatrices, avec la perte record de 1,58 million d’hectares brulés. Si la majorité́ de ces incendies sont principalement causés par la foudre, les brasiers sont toujours plus intenses et difficiles à combattre.

Dans une entrevue réalisée plus tôt avec Erika Berg, une porte-parole du service de lutte contre les incendies du BC Wildfire Service, elle avait confirmé que les prévisions climatiques du mois d’août étaient des plus inquiétantes. « Nous prévoyons une augmentation des incendies en raison de l’assèchement et d’activités orageuses sans réelles précipitations. Le nord a connu un peu de répit en juillet grâce à des températures fraîches mais reste à la merci de l’assèchement provenant du sud. »

Des pompiers mexicains venus prêter main forte à la lutte contre les incendies près du lac Rosemoore en C.-B. (Crédit : Adam Buchanan)

Depuis le 1er avril 2023, le BC Wildfire Service a répertorié plus de 15 000 incendies en Colombie-Britannique. Aujourd’hui, on estime qu’il y a encore près de 400 incendies actifs dans la province. Au total, on évalue que 1.58 million d’hectares ont été la proie des flammes. Cela est attribuable en partie aux incendies intenses survenus au nord-est où se trouve le centre d’incendie de Prince George », déclare Erika Berg, déplorant la perte de cinq cent quatre-vingt-trois milliers d’hectares de forêt à Donnie Creek à cause d’un incendie causé par la foudre et demeuré hors de contrôle depuis le début mai.

« Notre saison a commencé tôt. Habituellement, au printemps, les incendies s’éteignent par manque de combustible. Compte tenu de la plus longue période de sécheresse enregistrée au printemps, en automne et en hiver derniers, la volatilité́ des combustibles provoque ou propage des incendies », soutient-elle.

Kamloops : zone à risque
L’agent d’information du BC Wildfire Service, Forrest Tower, fait partie d’une équipe responsable de la gestion de trois feux de forêt importants à proximité de Kamloops. II décrit la zone géo-climatique semi-aride de venteuse, chaude et sèche, où il est « très facile » pour la foudre de causer un incendie. Il s’occupe également de l’incendie du lac Ross qui brûle à 10 kilomètres au sud de Kamloops. « Près de 130 personnes y travaillent avec de l’équipement lourd. Plusieurs ordres d’évacuation et des alertes ont été mis en place », décrit-il en annonçant la fermeture imminente d’un parc provincial à l’ouest de l’incendie.

Les deux autres incendies se trouvent respectivement à l’est et à l’ouest du lac Adam, au nord-est de Kamloops, où la situation se dégrade.

Des feux plus considérables mais une aide accrue du continent
Tout comme sa collègue Erika Berg, Forrest Tower confirme l’accès à des ressources adéquates. « La province a bénéficié, cette année, de l’aide de pompiers en provenance des États-Unis, du Mexique, du Brésil, du Costa Rica et de l’Ontario, ainsi que du personnel des Forces armées canadiennes. Depuis 2017, nous avons augmenté́́ l’effectif de pompiers en province et plusieurs postes sont passés de saisonniers à permanents. »

Forrest Tower constate la nécessité d’une gestion accrue pour les méga-incendies déferlant sur plus de 100 000 hectares. « Même si une grande partie des leçons que nous avons tirées des dernières années ont été mis en œuvre et nous rendent plus efficaces puisque nous faisons face à des conditions toujours plus difficiles. »

Finalement, les autorités provinciales suivent de près la situation dans l’Okanagan, qui ne cesse d’évoluer d’heure en heure. Dans un communiqué, le gouvernement provincial a déclaré qu’un état d’urgence permettait à la province de promulguer des ordonnances d’urgence, qui pourraient inclure des restrictions de voyage si les gens ne tenaient pas compte des appels pour éviter les voyages non essentiels vers le centre de l’intérieur et le sud-est de la Colombie-Britannique.

Pour plus d’informations : www.wildfiresituation.nrs.gov.bc.ca/resources