Sacha DeVoretz

Sur la page d’accueil de globalimmigrantnews.com, une fenêtre Youtube laisse apparaître un sourire qui invite à en savoir davantage. Cheveux au vent, une jeune femme commente l’actualité en cours dans un décor verdoyant : « Bonjour, je m’appelle Sacha DeVoretz. Sur ce site, nous parlons de tout ce qui est en relation avec les réfugiés, les immigrants et les étudiants étrangers. Cette semaine, je suis très excitée à l’idée de vous annoncer que globalimmigrant.com va être l’objet d’une interview faite par le journal La Source ».

En voilà une bonne nouvelle ! Journaliste indépendante et employée au gouvernement canadien, il est vrai que la fondatrice de cet espace dédié aux immigrants du monde entier méritait bien un peu d’attention.

La Source : Alors que vous êtes née à Vancouver, qu’est-ce-qui vous a incité à développer un intérêt pour les immigrants ?
Sacha DeVoretz : Les gens s’attendent toujours à ce que ceux qui parlent d’immigration aient connu la même situation auparavant, ce qui n’est pas toujours le cas. J’estime que mon objectif en vivant à Vancouver est de faire le lien entre les sujets d’immigration et les médias généralistes. Depuis dix ans, au cours de mes recherches, j’ai pu interviewer de nombreux immigrants pour connaître leur perspective. Avec notre site internet, je souhaite offrir un espace d’expression à ces personnes, tandis que les autres médias ont davantage une approche économique et sociétale de l’immigration. Quand je m’entretiens par Skype au milieu de la nuit avec un immigré pour faire connaître son histoire, j’ai l’impression de faire une chose en corrélation avec mes principes de vie.

L.S. : Au sujet de votre site internet, comment celui-ci fonctionne-t-il ?
S.D. : J’ai créé Global Immigrant News voici trois ans pour partager avec les médias les histoires recueillies avec ces immigrants. A court terme, je souhaite bénéficier de l’appui de collaborateurs du monde entier. Je vais demander à mes collègues du monde entier d’apporter leur contribution afin qu’ils puissent montrer tous les mois quels sont les enjeux d’actualité dans leur zone géographique. Je lance également un appel aux personnes concernées directement par les questions d’immigration pour qu’elles m’envoient leurs vidéos et histoires personnelles.

L.S. : Que montrez-vous la plupart du temps sur votre site internet ?
S.D. : Sur Facebook et Twitter, je poste régulièrement des informations d’actualité. Chaque lundi, j’utilise aussi la vidéo présente sur le site pour parler des histoires en cours à travers le monde. Par exemple, actuellement, la République dominicaine demande aux Haïtiens présents sur le territoire pour travailler dans le nettoyage ou l’agriculture d’obtenir un permis de travail dans un délai d’un mois sous peine d’être expulsés. Hors, l’obtention de ce permis ou d’un passeport représente un coût trop important pour eux. Cela arrive dans de nombreux pays. Les gouvernements mettent soudain en place des réglementations qui rendent les choses quasi impossibles pour les petits travailleurs immigrants.

“Quand je m’entretiens par Skype au milieu de la nuit avec un immigrant pour faire connaitre son histoire, j’ai l’impression de faire une chose en corrélation avec mes principes de vie.”
Sacha DeVoretz, journaliste indépendante, globalimmigrantnews.com

L.S. : Quelle est votre opinion concernant l’intégration des immigrants au Canada et en Colombie-Britannique ?
S.D. : Le Canada prend la bonne direction en reconnaissant que nous avons besoin de main d’œuvre immigrée. Je crois aussi que le pays fait de plus en plus appel à des travailleurs temporaires qui vivent malheureusement dans la crainte de ne pouvoir s’installer durablement, contrairement aux résidents permanents qui éprouvent eux un sentiment de stabilité. Toutefois, le Canada reste selon moi un leader en termes de services proposés aux immigrants, grâce par exemple aux cours de langues et aux organisations qui aident à l’intégration des nouveaux arrivants.

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L.S. : Pensez-vous qu’il y ait un changement de politique concernant l’immigration depuis l’arrivée du gouvernement conservateur à Ottawa ?
S.D. : Il y a un problème actuellement concernant les réfugiés et les soins qui leur sont prodigués. Quand ceux-ci arrivent, leur faible état de santé nécessite souvent une prise en charge. Le ministre de l’immigration Jason Kenney propose désormais de ne plus autoriser les soins dentaires au cours des six premiers mois afin d’économiser de l’argent. Les associations médicales sont fermement opposées à cette situation qui va amplifier les problèmes de santé des réfugiés. S’en suivra alors une aggravation de leur état qui réclamera alors la prise en charge d’autres soins.

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