Nos voisins du Sud se retrouvent déjà pris dans l’engrenage paralysant de leur cycle électoral. Alors que l’économie, autant aux États-Unis que dans le reste du monde, fait du surplace, la classe politique américaine n’a d’yeux que pour le prochain rendez-vous électoral présidentiel. Si vous vivez aux États-Unis et que la situation vous inquiète, ne comptez pas sur votre Congrès pour vous rendre la vie plus facile de si tôt.
Pour les treize prochains mois la vie politique dans la plus grande économie du monde sera complètement monopolisée par la lutte électorale présidentielle. Le scrutin n’aura lieu qu’en novembre 2012, mais déjà l’énergie des deux formations politiques principales est toute concentrée sur la course à la Maison-Blanche. Aux États-Unis, le cycle électoral est assurément un long fleuve, mais il n’est jamais tranquille.
Ce qui est inquiétant pour le Canada c’est que plus se prolonge la crise économique chez nos voisins, plus notre économie aura toutes les difficultés du monde à atteindre un niveau de croissance robuste. Les données économiques ne mentent pas, nous faisons du surplace et frôlons un retour en récession.
Et pour Barack Obama, la situation pénible dans laquelle se trouve son pays n’a rien de bien réjouissant en termes de perspective électorale. En fait, l’histoire nous apprend que si la situation ne s’améliore pas dramatiquement, ses chances de réélection seront fortement compromises.
En effet, aucun président n’a été réélu quand le taux de chômage était plus bas qu’au moment de son élection. Les plus récentes statistiques sur le chômage aux États-Unis indiquent un taux de 9.1% alors que ce taux était à 6.7% en novembre 2008. L’écart que doit donc combler le président Obama est si grand que seul un miracle économique pourra renverser la vapeur. Et, dans les circonstances économiques et politiques actuelles, il nous est permis de douter que le plan pour l’emploi présenté par le président sera suffisant.
Mais, il faudra avant tout que le plan puisse être mis en place, ce qui est loin d’être acquis. Les républi-cains et les démocrates au Congrès ne semblent pas prédisposés à arriver à un accord. Le contexte pré-électoral rend la vie encore plus difficile pour le président.
C’est que les républicains ont déjà commencé leur campagne pour le choix de leur candidat pour la présidence bien en avance du premier caucus formel de l’Iowa en février prochain. Une série de débats entre les potentiels candidats ne fait rien pour aider les chances d’un accord économique avec la Maison-Blanche. Si accord il y a, il y a fort à parier qu’il sera si diluer qu’il ne vaudra pas le papier sur lequel il sera écrit.
Les pressions exercées par le mouvement du Tea Party au sein des républicains s’ajoutent aux difficultés d’arriver à un compromis acceptable par les deux partis.
Les signaux indiquant que son parti est en danger s’accumulent pour le président. Une récente élection spéciale pour combler un siège à la Chambre des représentants pour une circonscription dans la ville de New-York a vu le candidat républicain élu. Une première depuis les années 20. Rien de bien joyeux pour les démocrates.
Les qualités d’orateur hors-pair qui ont contribué à propulser Barack Obama à la Maison-Blanche seront durement mises à l’épreuve au cours des prochains mois.