VIFF: un tour du monde du cinéma

Le film “Dernier étage, gauche, gauche”

Le film “Dernier étage, gauche, gauche” - Photo fournie par le VIFF

Avec 75 pays représentés par plus de 360 films, du 29 septembre au 14 octobre, la programmation du festival international du film de Vancouver est un véritable tour du monde du cinéma, avec une place spéciale réservée au cinéma canadien (plus de 80 films) et une section Dragons and Tigers dévolue au cinéma asiatique.

Le cinéma canadien à l’honneur

Le VIFF est un carrefour incontournable de diffusion du cinéma canadien à travers le monde et cette année, une place spéciale est faite au cinéma britanno-colombien puisqu’un quart des 360 films présentés, sont issus de la province. Le directeur du festival depuis 25 ans, Alan Franey, impliqué depuis les débuts du festival, il y a 30 ans, nous explique l’engagement tout particulier du VIFF envers le cinéma canadien : « Nous avons une responsabilité particulière envers le cinéma canadien, et donc nous nous faisons un devoir de visionner absolument tout ce qu’il nous est possible de voir et l’équipe qui ne s’occupe que de cela attend d’avoir tout vu pour faire son choix. Il peut arriver qu’on ne puisse pas montrer un film qui nous a intéressé, parce qu’un distributeur pense qu’il est trop tôt pour le sortir, mais nous faisons au mieux à ce moment précis de l’année. Il se peut ainsi qu’un très bon film, que nous aurions aimé pouvoir inclure dans notre sélection, arrive quelques mois plus tard, mais en tous cas, nous nous efforçons d’avoir la meilleure sélection d’une large variété de genres de films. »

Coup de projecteur spécial sur la France

M. Franey nous éclaire sur la raison pour laquelle la sélection de films français intéresse particulièrement le festival : « On a, depuis plusieurs années, en quelque sorte institutionnalisé la qualité exceptionnelle des films français en leur consacrant une place à part et il est vrai que nous n’avons jamais été déçu de ce point de vue. La culture française est cinéphile, depuis le début de l’histoire du cinéma. Ils ont beaucoup de très bons réalisateurs, de subventions publiques, au sein d’une tradition ayant son propre langage et PoChu AuYeung, la directrice de la programmation, tout comme moi-même et d’autres respon- sables, trouvont le cinéma français remarquable. »

La qualité avant toute chose

Le directeur du VIFF nous a fait partager sa vision d’un cinéma de qualité : « Il y a beaucoup de bons “blockbusters”, ce n’est pas comme si on ne pouvait pas faire un bon film qui puisse être apprécié par un large public, mais il y a tellement d’autres façons de voir et d’expérimenter un film à travers différentes expressions artistiques. Beaucoup de films du festival sont d’une sophistication et d’une finesse qui apportent un réel enrichissement aux esprits plus adultes. Si Vancouver n’est pas le centre du monde ou une grande capitale mondiale, on doit reconnaitre en revanche, le fait que les Vancouvérois ont une réelle curiosité pour le reste du monde. »

Le coup de cœur de La Source

Dernier étage, gauche, gauche (Top floor, Left Wing), premier long métrage (franco-luxembourgeois) du réalisateur Angelo Cianci, dont il signe également le scénario, est une comédie dramatique très réussie, servie entre autres par un trio d’acteurs efficaces qui nous font partager leur enthousiasme : Aymen Saïdi, Hippolyte Girardot et Mohamed Fellag. L’histoire, sur fond de réalités sociales douloureuses, nous ravit par son humour. Où comment distraire le public tout en lui offrant de considérer les problèmes des banlieues sous un angle différent, plein de sensibilité.

La contribution du VIFF au cinéma

Quelles sont les retombées d’un tel festival sur le cinéma britanno-colombien et plus généralement, sur le cinéma canadien ? M. Franey nous les explique : « C’est une opportunité pour les réalisateurs de rencontrer leur public mais aussi d’échanger avec d’autres professionnels du cinéma. Les festivals de films jouent un rôle essentiel de catalyseur pour le networking, pour avoir un feedback de son travail et pour une meilleure connaissance du milieu. D’autre part, je pense que le cinéma canadien a tout intérêt à se démarquer des grands blockbusters extrêmement coûteux. Je pense que ce qui se fait ailleurs qu’en Amérique du Nord, comme par exemple en France ou en Italie, est beaucoup plus comparable à ce que les réalisateurs canadiens sont en mesure de faire, sur un plan financier. Car un bon film ne se mesure pas en termes de millions de dollars dépensés, mais par rapport à la qualité de l’histoire qu’il raconte et à la façon innovante avec laquelle elle est mise en images. »

“Dernier étage, gauche, gauche” d’Angelo Cianci ou “Starbuck” du réalisateur québécois Ken Scott, seront à n’en pas douter, des sources d’inspirations efficaces pour les cinéastes de demain.

Informations sur les films et séances : www.viff.org/festival