Le quinzième festival DOXA accueille pour la deuxième année consécutive la programmation French French pour la plus grande joie des passionnés des films documentaires. Fort du succès rencontré en 2015, French French revient cette fois-ci avec une rétrospective de sept films de la cinéaste Claire Simon et de trois documentaires de réalisateurs francophones. Zoom sur cet événement prenant place à différents endroits de la ville du 7 au 13 mai et pour lequel des sous-titres anglais ont spécialement été créés.
Dorothy Woodend, directrice de la programmation du festival DOXA, et Thierry Garrel, chevalier des Arts et des Lettres français et figure incontournable du monde documentaire, se sont rencontrés plusieurs fois en tant que membres de jury de festivals de films documentaires. Dorothy Woodend, en grande admiratrice du travail de Thierry Garrel qu’elle qualifie de « mentor du domaine des documentaires filmés », a l’idée de lui proposer ce projet de programmation de films entièrement français. Ainsi est né French French en 2015.
Dorothy Woodend regrette que le public nord-américain connaisse mal les documentaires français. Ce désintérêt s’explique principalement par l’absence de sous-titres en anglais, rendant impossible la compréhension aux non-francophones. Pourtant le public est réceptif, et comme preuve à l’appui, cette première édition de French French organisée par Thierry Garrel a été un véritable succès.
L’année précédente, Claire Simon (cinéaste) a donné une classe de maître (un cours en face de spectateurs animé par une personne reconnue experte dans sa discipline). Son aisance face au public et sa passion communicative ont capturé l’audience. Avec les retours positifs reçus, il a semblé évident de présenter une grande partie du travail de Claire Simon dans une rétrospective lors de cette seconde édition 2016 de French French. Sept de ses films seront projetés cette année, dont Récréations, récemment restauré, et 800 kilomètres de différence, sous-titré en anglais pour l’occasion.
Selon Dorothy Woodend, la pratique documentaire de Claire Simon est « un corps de travail très personnel auquel on est relié », son film Les patients illustre parfaitement cette définition. La directrice de DOXA a été marquée par l’humanité du personnage principal, un médecin de village faisant des adieux à ses patients. Par le biais de ses gestes de soins, la présence bienveillante du médecin nous invite dans l’intimité des rapports établis de longue date.
« Chaque nouveau film est une aventure inconnue », Claire Simon
Depuis ses débuts dans le monde des films documentaires, la présence de Claire Simon s’est affirmée, allant plus loin que derrière la caméra. « Je cherche à montrer ce qui manque à mes yeux », explique Claire Simon à propos de son intervention auprès des personnes filmées. Chaque film se détache du précédent. Avant la réalisation d’un nouveau projet, c’est d’abord un mélange d’intuition et d’idées qui guide ses choix. Ainsi, l’évolution du lieu et des sujets s’établit comme un sens, une direction suivie par la cinéaste.
Claire Simon arrive à capturer l’imaginaire personnel où se mêlent des histoires vraies et fictives. L’imaginaire prend alors une place primaire, source de plaisir, de volonté et de projections. Il y a un réel désir de faire ressortir les significations des situations rencontrées avec un mélange de profondeur et de légèreté. Sur les personnes filmées, elle pose un regard nu, sans jugement, qui traverse poétiquement et avec justesse les intimités de chacun, révélant « leur désir profond ». La liberté exprimée en gestes, en paroles, en actes conscients ou inconscients est soucieuse d’une authenticité, témoin de l’aisance de Claire Simon avec une caméra.
Des découvertes au programme
Au-delà d’un partage d’histoires différentes et intimes, les films de Claire Simon invitent à une introspection et à une réflexion sur l’humanité. Parmi les sept œuvres de Claire Simon présentées au festival DOXA, il sera possible de visionner la dernière en date Le bois dont les rêves sont faits dont elle fait actuellement la tournée en France. « Le bois est un lieu où chacun se fait plaisir », selon la cinéaste, et le contenu se déroule dans le bois de Vincennes près de Paris.
Trois nouveaux films documentaires sont également à l’affiche du programme : Flow Mechanics de Nathalie Loubeyre, The final passage de Pascal Magontier et Sud Eau Nord Déplacer d’Antoine Boutet.
Que vous soyez francophiles, passionnés par les documentaires, ou simplement curieux, les excuses ne manqueront pas pour assister à ces projections uniques en leur genre
à Vancouver.
French French dans le cadre du festival DOXA aura lieu du 7 au
13 mai dans différentes salles.
www.doxafestival.ca