Le phénomène « Escape Game » au banc d’essai

Photo de Smartz Pants

Photo de Smartz Pants

La tendance émergente des jeux d’évasion grandeur nature prend de l’ampleur dans la métropole vancouvéroise. Le nom de cette expérience varie d’Escape the Room (ETR), à Escape Games ou encore Puzzle Hunts. Une équipe de 3 à 10 participants est enfermée dans une pièce dont les thèmes sont généralement la fantaisie ou l’horreur. Les joueurs doivent alors y dénicher des objets cachés et résoudre une série d’énigmes afin de s’échapper de la pièce dans une durée limitée. La première Escape Room a ouvert ses portes en 2014 à Richmond. Deux ans plus tard, ce sont déjà une quinzaine de lieux qui se partagent le marché de cette expérience interactive d’immersion totale.

 

Ces jeux sont les derniers exemples de cette nouvelle manne financière du divertissement : les clients préfèrent désormais dépenser de l’argent dans la création de souvenirs et dans l’expérience de nouveautés plutôt que de consommer passivement. Cette nouvelle forme de divertissement a pour origine le Japon. Peu à peu, les jeux se sont propagés en Asie, puis en Europe, en Australie et en Amérique du Nord. Le phénomène est au banc d’essai à Vancouver.

Une croissance exponentielle

Selon une étude de marché réalisée par Scott Nicholson, professeur à l’Université Laurier en Ontario, la première version du jeu d’évasion naît à Kyoto en juillet 2007. Le jeu trouve son origine dans le monde numérique. Le japonais Takao Kato, intrigué par un jeu de PC Room Escape, décide de lui donner vie en lançant le Real Escape Game.

Justin Tang est le propriétaire de la première Escape Room de l’agglomération vancouvéroise. Exit a ouvert en 2014 à Richmond. Il a eu l’idée de créer cette entreprise après un voyage en Asie. « J’avais entendu trop de fois qu’il n’y avait rien à faire ici. Les gens peuvent aller au cinéma et c’est à peu près tout… peut-être aller boire un verre ». Justin Tang pense que le Canada – et plus spécifiquement la Colombie-Britannique – a besoin de divertissements.

Au vu des retours, les Canadiens semblent apprécier l’expérience. La croissance de l’offre à Toronto a été incroyable, passant de 0 en 2012 à 56 Escape Games en 2015. Les jeux d’évasion grandeur nature attirent le public pour un certain nombre de raisons, mais les aspects de cohésion de groupe et de résolution de puzzles sont très populaires. Chris Ricard, le créateur de Smarty Pantz, première salle implantée au cœur de Vancouver en 2014, nous explique que « c’est du team building sous tous ses aspects, même si un groupe a simplement décidé de se rassembler ». En plus d’être en immersion, les gens ont envie de faire partie des événements auxquels ils participent, de faire partie de l’aventure.

Durable ou éphémère

Kyle Murray, professeur de marketing à l’Université d’Alberta, assure que « la liberté créative et les faibles coûts d’investissements constituent un pouvoir d’attraction certain. Mais une fois que l’essor initial s’étouffera, alors seuls les plus forts survivront ». Il ne voit pas comment cette activité pourrait devenir courante. Un entrepreneur de Singapour explique que la nouvelle génération de jeux d’évasion grandeur nature demande plus de technologie et donc un plus grand investissement de base car les joueurs cherchent des jeux novateurs de qualité supérieure.

Après avoir connu une croissance fulgurante, l’offre d’Escape Games est désormais saturée dans certaines régions du globe – plus particulièrement en Asie et dans certains parties d’Europe. La concurrence pousse notamment les créateurs de jeux et les propriétaires de salles à utiliser des licences et des franchises.

Du point de vue de la sensibilisation, la concurrence est positive, surtout sur un marché nouveau. Plus de salles ouvrent et plus le bouche à oreille fonctionne. Une entrepreneuse londonienne affirme que « si nous [les propriétaires d’Escape Games] proposons un moyen de divertissement connu et apprécié, comme le cinéma, le théâtre ou le bowling, il finira par entrer dans le domaine du divertissement grand public. Nous avons déjà constaté que notre clientèle était variée et que des personnes de tout âge appréciaient l’expérience ».

Hava Sports & Entertainment ajoute à cela que l’une des principales tendances pour 2015 est l’expérimentation d’immersion :
« la technologie, l’innovation et le désir des consommateurs de faire des expériences palpitantes et mémorables plus profondes, plus attrayantes, a déclenché une nouvelle tendance que nous verrons de plus en plus dans le les années à venir ». La recherche d’innovation dans le monde des jeux d’évasion grandeur nature sera déterminante dans les années à venir. Une entreprise vancouvéroise a décidé de saisir l’occasion en proposant un concept alternatif : les Urban Escape Games qui allient la tendance des jeux d’évasion aux joies du plein air. Urban Team Academy propose des jeux de jour et de nuit dans l’agglomération vancouvéroise.

Si vous aussi avez envie d’essayer l’expérience, vous l’aurez compris, il n’y aura donc que l’embarras du choix !