Vers un vieillissement sain

Photo par Denis Auger

« Que peuvent nous enseigner les super-seniors sur le vieillissement sain et la génétique ? ». C’est sur ce sujet que la Dr. Angela Brooks-Wilson interviendra le 15 mars prochain au Diamond Alumni Centre, sur le campus de l’Université Simon Fraser, à Burnaby. Avec un paysage démographique en pleine transformation, cette question revêt un enjeu crucial pour notre société.

Au Canada et d’ici 2026, une personne sur cinq sera âgée de 65 ans et plus. La proportion des aînés ayant 80 ans et plus triplera, passant de 3,5% à 10% d’ici 2050. En quoi le vieillissement doit-il être considéré comme un enjeu de société majeur ?

Le vieillissement en bonne santé

Une étude menée par la BC Cancer Agency se concentre sur les super-seniors, ces personnes âgées de 85 ans ou plus, « exceptionnellement saines », c’est-à-dire n’ayant jamais reçu de diagnostic de cancer, de maladies cardiovasculaire ou pulmonaire graves, de diabète ou de démence. L’étude vise à comprendre comment la génétique influence le vieillissement et la résistance aux maladies.

Diane Campeau, présidente de l’AFRACB. | Photo par Richard Campeau

Ensuite, l’objectif est de trouver des moyens pour que les facteurs génétiques soient « imités de manière pharmacologique » chez les personnes n’ayant pas eu la chance d’hériter de tels facteurs.

Par exemple, « la moyenne des super-seniors est issue de familles dont la majorité des membres a connu des durées de vie longues », souligne la spécialiste Angela Brooks-Wilson. Elle ajoute que ces super-seniors « ont tendance à ne pas avoir le début tardif de la variante de la maladie d’Alzheimer, APOE4 ». Aussi, il existerait une corrélation entre la génétique et des facteurs extrinsèques que sont les modes de vie et l’environnement.

Prévenir pour mieux vieillir

Protection et prévention sont les mots d’ordre pour vieillir en bonne santé et plus longtemps. Sur la liste des recommandations : une alimentation saine, une activité physique, un bon sommeil, une stimulation intellectuelle, une consommation modérée d’alcool et l’absence de drogues. Toutes ces habitudes de vie réduisent les risques de limitation d’autonomie fonctionnelle chez les aînés et préviennent le déclin des fonctions cérébrales.

Par ailleurs, l’engagement social et professionnel permettrait de rester actif et d’éviter l’isolement. Ainsi, une contribution continue à la société renforcerait l’estime de soi et diminuerait les symptômes dépressifs.

D’ailleurs, l’Assemblée francophone des retraité(e)s et aîné(e)s de la Colombie-Britannique encourage ses membres à se réunir à travers différentes activités sociales, culturelles et bilingues. Selon la présidente, Diane Campeau, bien vieillir dépend aussi « du tempérament lié aux années antérieures, puis de l’image héritée de la vieillesse ». Enfin, elle préconise « un nouveau regard de la société actuelle sur le vieillissement ».

Un chantier intersectoriel et collectif

Comme le rappelle la Dr. Brooks-Wilson, « 2017 fut la première année où le Canada comptait plus d’aînés que d’enfants, ceci à cause du vieillissement des baby-boomers ». Ainsi, la société doit nécessairement s’adapter et innover pour tenir en compte les multiples dimensions du vieillissement de la population : les régimes des retraites et d’assurance, l’emploi, les questions du logement et des milieux de vie substituts, les politiques publiques et le système de santé, les solidarités intergénérationnelles, et le respect des droits des majeurs.

Être actifs socialement et physiquement les clés d’un vieillissement sain. | Photo par Denis Auger

Pour Diane Campeau, la société occidentale « ne valorise pas assez les bienfaits de la vieillesse ». Il importe donc de briser les préjugés et de combattre l’âgisme afin de lutter contre l’exclusion sociale et l’isolement. Enfin, la présidente de l’AFRACB souhaite « une harmonie intergénérationnelle et sociale pour assurer la transmission du savoir et de la sagesse ».

Véritable étape dans le continuum de la vie, l’avancée en âge doit être pensée sous l’angle de l’individu, des collectivités et de la société. Encore trop souvent considéré comme un fardeau, le vieillissement doit, au contraire, être perçu comme une célébration de l’humanité.

La conférence du Dr. Angela Brooks-Wilson aura lieu le jeudi 15 mars à 17h. Entrée gratuite.

Inscription possible sur le site de SFU : www.sfu.ca/sfu-community/events.html#!view/event/event_id/1217

Pour plus d’informations sur la BC Cancer Agency et participer à son étude sur le vieillissement en tant que bénévole : www.bcgsc.ca/project/healthy-aging-study

Pour plus de renseignements concernant l’AFRACB : www.afracb.ca