« Une signature dans le blanc » ou le culte permanent pour les manteaux neigeux

Le Vancouver International Mountain Film Festival (VIMFF) est de retour cette année, du 24 février au 26 mars, en présentiel et en ligne, proposant à nouveau une série de films au sujet de la nature et du milieu sauvage.

Jérémie Villet, photographe, en collaboration avec Mathieu Le Lay, réalisateur et directeur de la photographie, présenteront Yukon, un rêve blanc, un film évoquant cette région brusque et vierge ainsi que sa faune unique, qui vient d’être tout fraîchement récompensé par le Grand Prix du VIMFF.

Selon Mathieu Le Lay, l’harmonie entre l’être humain et l’environnement serait sans doute l’aspect le plus important de son film.

Photo de VIMFF

« L’humain a besoin de se sentir vulnérable face à autant de puissances que dégage la nature, et ça fait du bien de ressentir cette vulnérabilité », exprime-t-il, expliquant que les impacts de l’humain, industriels ou autres, sont peu visibles. Sous des températures de -40 degrés Celsius, le but de Jérémie Villet est de capturer la chèvre de montagne, créature de légende et mystique.

Mathieu Le Lay a reçu son diplôme en conservation de la faune sauvage à l’Université de Salford, en Angleterre. Son art se concentre sur la poésie de la dichotomie entre la civilisation humaine et le sauvage. Son film Yukon, un rêve blanc (2021), suit l’expéditition de Jérémie Villet, photographe français dont le travail est marqué par cette superposition unique de neige vierge et des animaux qui vivent dans ces régions. « Le Yukon, c’est un territoire vaste, immense et sauvage – on n’a pas de civilisation – ce sont des terres vierges », partage-t-il.

Une sublime superposition de neige vierge et d’animaux vivant dans les territoires du Grand Nord. | Photo de VIMFF

Les photographes, observe Mathieu Le Lay, ont un univers différent et bien défini et Jérémie Villet ne fait pas exception. Son regard est poétique et minimaliste, observant avec pureté la nature et l’environnement. Son travail frappe l’œil, ses travaux ne laissant place qu’à l’intensité des émotions brutes du paysage yukonnais immense.

Démarche

Dans un territoire qui compte à peine 44 000 habitants, Yukon, un rêve blanc reflète cette philosophie – le film met en avant cette isolation totale et complète, ne révélant que la faune sauvage se cachant dans les recoins et les fentes les plus discrets. Le Yukon étant un territoire riche en biodiversité, la faune autre que la chèvre peut s’y trouver, y compris le lynx boréal, le mouflon de Dall et autres. D’après Mathieu Le Lay, l’objectif du film est d’être à l’écoute et d’observer, d’être le témoin de la beauté de ce territoire. Lors de leurs rencontres avec les peuples autochtones, Jérémie Villet et Mathieu Le Lay prennent conscience de l’importance de la chasse au caribou, acte sacré et respecté par plusieurs cultures indigènes.

Mathieu Le Lay. | Photo de VIMFF

« Signature dans le blanc »

Depuis 2013, le directeur a observé Jérémie Villet évoluer vers ce qu’il est aujourd’hui. Sa « signature en blanc », dit-il, démontre aujourd’hui la maturité de son art. Jérémie Villet, désormais, poursuit de nouvelles aventures sur des « terres vierges », y compris dans les Alpes et en Norvège, où il continue à évoluer pour marquer sa signature unique définie par la neige. Son film a connu un immense succès, ce qui a conduit ses compétences et son travail à être sollicités par plusieurs organisations et autres directeurs et cinématographes de catégorie analogue.

Dans son premier livre, Première neige, Jérémie Villet retraçait déjà plusieurs années d’expéditions dans l’hémisphère nord. Poursuivant dans cette même ligne, il se trouve, en ce moment, en Antarctique, d’où il pourra rapporter et partager des photos de nouvelles espèces animales. « Jérémie sera toujours attiré par la neige, et je suis très curieux de voir ce qu’il va pouvoir photographier – ce sera très différent de ce qu’il a pu faire jusqu’à maintenant », partage Mathieu Le Lay.

Mathieu Le Lay, de son côté, continue ses projets qui portent sur le respect pour la conjonction entre l’humanité et le sauvage – il a l’intention de persévérer en explorant de nouvelles histoires. « Plus tard, on espère faire quelque chose de nouveau – on ne va pas repartir sur une quête animale juste parce que cela a marché; on préfère prendre le temps de réfléchir et trouver un projet inédit à poursuivre, » confie le réalisateur.

Yukon, un rêve blanc, tourne dans le cadre du VIMFF sur la nuit d’ouverture. Pour plus d’informations et billetterie, visiter : www.vimff.org