Présentation du spectacle Casse-Noisette, une production chaleureuse en plein hiver, à l’extérieur, à Armstrong en C.-B.

Il y a peu de compagnies théâtrales professionnelles au Canada qui offrent des spectacles en plein air, l’hiver, au plus grand plaisir de ses spectateurs. C’est précisément l’offre de Caravan Farm Theatre, établi sur une ferme à Armstrong, dans l’Okanagan, sur des territoires autochtones non cédés, qui attire plus de quinze mille spectateurs par année. Cet hiver, cette compagnie théâtrale unique dans l’Ouest, présente le spectacle de Casse-Noisette, à la ferme, et suggère aux spectateurs d’apporter mitaines, tuques et couvertures pour mieux apprécier ce grand classique du temps des Fêtes.

Élodie Dorsel
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

Fondée en 1970, The Little People’s Caravan, une troupe de théâtre de marionnettes, est devenue, en 1978, Caravan Farm Theatre, une compagnie de théâtre offrant des spectacles en plein air. L’originalité de ses productions et l’emplacement de ses activités attirent l’attention de plusieurs de ses spectateurs. Et même la saison hivernale ne l’empêche aucunement d’offrir des spectacles à l’extérieur, comme c’est la cas pour le spectacle Casse-Noisette, à l’affiche pour un mois, à compter du 7 décembre 2023.

Cette production célèbre du Nutcracker, en version anglaise, plonge l’auditoire au sein d’un univers magique rempli de personnages farfelus et rêveurs. Ces derniers racontent l’histoire de Marie, une jeune fille malade qui doit parvenir à sauver son ami le Casse-Noisette d’un vilain sortilège. Le spectacle est multidisciplinaire, mettant en vedette la danse, le chant, des clowneries, et même un peu d’acrobatie avec un numéro de sangle aérienne. C’est un savoureux délice digne des grands chapiteaux qui abritent cette production hivernale.

Lili Beaudoin et Ruaridh Macdonald en répétition. (Crédit : Élodie Dorsel)

Il faut s’habiller chaudement, car l’ensemble des scènes se déroule à l’extérieur, à la ferme, sous un paysage enneigé et un ciel étoilé. Les spectateurs auront la chance d’être transportés en calèche aux différentes scènes ! Un attelage de vingt-trois chevaux et leurs palefreniers s’intègre également à ce tableau enchanteur. Manon Beaudoin, une artiste du Cirque du soleil, qui a créé le spectacle en 2019, est de retour cette année à la réalisation pour assurer un produit adapté et embelli. Plusieurs membres originaux de la compagnie reviennent également pour faire revivre ce conte classique.

Pour sa part, Lili Beaudoin, qui incarne Marie dans la production, se dit ravie d’être de retour pour ce spectacle à la ferme, qu’elle qualifie comme l’une de ses expériences théâtrales préférées. « C’est un contrat exceptionnel pour moi, car je le partage avec ma mère qui assure la mise en scène, ainsi que mon père, un acteur de la pièce ! C’est très rare de pouvoir travailler un spectacle avec sa famille à l’âge adulte », indique-t-elle.

D’ailleurs, elle tire son chapeau à sa mère, à la mise en scène, qui suscite l’ouverture d’esprit lors des répétitions. « Je ne pense pas être la seule à me sentir libre d’essayer des nouveautés et des propositions comiques même si c’est farfelu et loufoque », affirme l’artiste. L’ambiance de la troupe est, en effet, très festive et audacieuse; on s’amuse à faire rire tout au long de la journée – une excellente façon de passer des heures au froid car les journées passées à l’extérieur sont souvent longues. L’œuvre consiste à réunir les éléments du feu, de la lumière, de la musique en plus des déplacements à cheval.

Hannah Abbey, de retour cette année, est la directrice adjointe. Pour son équipe, le froid représente tout un casse-tête technologique. « Nous travaillons avec différents téléphones portables pour sonoriser dans différents endroits. Nous avons dû développer un étui spécial pour les garder au chaud afin qu’ils ne meurent pas entre les stations »,
explique-t-elle. À -10°C pendant une heure, les cellulaires meurent même dans la poche des manteaux… L’équipe de production suit les personnages tout au long de l’histoire pour que rien ne reste connecté, tous les tests sonores sont effectués plus tôt dans la journée avant l’arrivée des spectateurs. Il faut espérer que les câbles tiennent bon avec le froid et que le Bluetooth fonctionne.

Par la suite, le plus grand défi est de maintenir le rythme des présentations. Pendant plus d’un mois, la troupe présentera trois spectacles par jour, six jours par semaine. « C’est un marathon éprouvant pour le corps, mais qui demande aussi beaucoup d’effort mental pour garder le moral, malgré le froid et la fatigue et assurer non seulement mon bien-être, mais aussi celui des artistes qui comptent sur moi », précise-t-elle. Après l’avoir vécu une première fois, Mme Abbey se sent plus organisée et mieux préparée à ce qui l’attend.

Pour plus d’information : www.caravanfarmtheatre.com