Une année de mouise

Dernière parution en 2023 du journal. Il est donc de coutume à ce stade-ci de faire la revue de l’année qui vient de s’écouler. Année damnée, c’est le moins que l’on puisse dire.

J’ai l’impression de me répéter, de me plaindre chaque fois lorsque vient le moment de faire le bilan de l’an. Les années se suivent certes mais en fait ne se ressemblent pas. Elles vont de mal en pis malheureusement. 2023 : Annus horribilis aurait pu s’exclamer feu notre ancienne reine qui nous a laissé en héritage un roi dont on se demande à quoi ce sire sert.

Oui, 2023 brille par son excès de catastrophes et de malheurs qui, presque au quotidien, nous ont constamment assaillis. Rien ne nous a été épargné. Et dire qu’il nous reste encore deux semaines et demi avant d’arriver au 31 décembre. Autant croiser les doigts et nous souhaiter bonne chance en attendant le trépas de l’an. Vivement que l’on en finisse avec cette année de mouise (je tente d’être poli pour ne pas choquer).

Croyez-moi, cela me déplaît au plus haut point de devoir tourner le couteau dans la plaie mais il est de mon devoir en cette ultime chronique de l’année de m’attarder, sans entrer dans le détail, sur quelques déconvenues par lesquelles, selon moi, sans en avoir fait la demande, nous sommes passés. Un tutti frutti de mésaventures désagréables et alarmantes.

La COVID-19 fatiguée de nous avoir enquiquinés pendant plus de trois ans a fini par se calmer sans pour autant nous abandonner complètement. Le virus fait acte de présence mais a déserté le haut du pavé de l’actualité. Il a cédé sa place à mère nature qui, je ne sais pas ce qui lui a pris ou déplu en 2023, s’est acharnée sur nous de façon mesquine et impardonnable. Sa mauvaise humeur se manifesta par des tremblements de terre horribles, désastreux comme ce fut le cas en Turquie et en Syrie faisant plus de 60 000 morts. D’autres séismes dévastateurs ont aussi touché le Maroc et l’Afghanistan où l’on a compté les victimes par milliers.

Des pompiers luttent contre des feux de fôrêts au pays en 2023. | Photo de EU Civil Protection and Humanitarian Aid

Les cyclones pour leur part ne sont pas restés inactifs. La tempête Daniel (rien à voir avec la star pornographique rendue célèbre grâce à Donald Trump) fit au moins 11 000 morts en Libye. Freddy causa le décès de plus de 1 400 personnes au Malawi et au Mozambique. De toute évidence, après l’avoir si longtemps négligée, mère nature nous en veut à mort de ne pas prendre soin d’elle. Madame se venge et sa fureur nous affecte de plus en plus chaque année.

Qui plus est : la multitude et l’ampleur des feux de forêts enregistrés cette année au Canada a surpassé tout ce que l’on aurait pu imaginer. Ces incendies n’ont jamais été aussi dévastateurs. De même que les fortes vagues de chaleur de l’été, qu’il est difficile de dissocier des changements climatiques dont les êtres humains sont en grande partie responsables. L’avenir de la planète se présente plutôt mal et ce ne sont pas les beaux discours tenus à la COP28 qui vont arranger les choses si les belles paroles ne sont pas suivies d’actions concrètes.

Quant à la nature humaine, elle a une fois de plus fait preuve de son inhumanité. Il suffit de compter les victimes des différents conflits mondiaux pour se faire une idée. Guerre en Ukraine : 70 000 morts côté ukrainien, 120 000 morts côté russe depuis le début du conflit. Guerre entre Israël et le Hamas, depuis le 7 octobre : au moins 1 200 morts côté israélien alors que plus de 15 000 gazaouis ont perdu la vie. Et les deux guerres ne sont pas finies.

J’ai aussi noté d’autres faits moins meurtriers. En mars la cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt contre Vladimir Putin. Monsieur, depuis, craint les voyages à l’étranger. Il préfère rester chez lui d’où il peut superviser, sourire glacial aux lèvres, la continuelle destruction de l’Ukraine. Ou, encore, la prise de conscience du pouvoir sur nos vies de l’intelligence artificielle (IA) dont on apprécie les bienfaits tout en reconnaissant les extrêmes dangers qu’elle peut engendrer. Au passage, GPT-4 et chatGPT pourraient inspirer les auteurs de chansons paillardes et grivoises.

La politique canadienne a elle aussi connu ses hics. Elle n’a pas échappé à une des lois fondamentales de la physique non quantique, celle basée sur le principe des vases communicants, à savoir : quand il y a un chef (Poilievre) qui monte l’autre (Trudeau) descend.

En dépit de cette année de m…mouise, je tiens à vous souhaiter un joyeux Noël et de bonnes fêtes de fin d’année… si vous arrivez à mettre 2023 en veilleuse.