Les Cahiers franco-canadiens de l’Ouest souhaitent attirer des contributeurs de la C.-B.

Il y a plus de trente ans, paraissait le tout premier numéro du périodique Les Cahiers franco-canadiens de l’Ouest. Son directeur actuel, Léna Diamé Ndiaye, revient sur les objectifs de la revue et encourage la contribution de la Colombie-Britannique pour le prochain numéro.

Ensemble, nous sommes plus forts. C’est le message que Léna Diamé Ndiaye, professeur à l’Université de Saint-Boniface (Winnipeg), souhaite faire passer à la communauté francophone de l’Ouest canadien.

En 1989, c’est sous son impulsion qu’est lancée Les Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, une revue arbitrée par le Centre d’études franco-canadiennes (CEFCO). Pour la première fois, les pans de l’héritage francophone des prairies canadiennes et de la Colombie-Britannique sont réunis dans un seul et même périodique. Composée d’articles scientifiques, de nouvelles, d’essais ou encore de comptes rendus, cette revue savante et culturelle a pour fil rouge la langue française dans le contexte de l’Ouest canadien.

Léna Diamé Ndiaye, directeur et rédacteur en chef des Cahiers franco-canadiens de l’Ouest. | Photo de Léna Diamé Ndiaye

Après plus de trente ans de publication, le bilan est plutôt encourageant. Les Cahiers, c’est annuellement un tirage papier d’environ 8 000 numéros et une moyenne de 14 000 visites en ligne sur les plateformes Érudit et Ebscohost. Le périodique est lu un peu partout dans le monde – de la France aux États-Unis, en passant par l’Allemagne et même Israël.

Mettre en commun

« Chaque province de l’Ouest abrite une société historique francophone. Ce sont les gardiennes des divers éléments constitutifs de notre patrimoine. Malheureusement, ce riche héritage est enfermé à l’intérieur des provinces », explique le professeur.

En créant Les Cahiers, le directeur de la revue tend à décloisonner les savoirs francophones en les agrégeant en un tout à partager entre les provinces de l’Ouest canadien. Selon lui, cette mise en commun est nécessaire pour préserver le patrimoine francophone, menacé dans un contexte où l’anglais est la langue majoritaire. Le dépassement des frontières provinciales aurait également pour objectif de renforcer les liens communautaires et le sentiment d’appartenance.

« Le but est d’avoir une plus grande solidarité, une sorte de ciment qui va fortifier ce qui nous lie, c’est-à-dire la langue française », ajoute Léna Diamé Ndiaye.

Des Cahiers ouverts

Loin d’être une revue remplie de jargon scientifique réservé aux initiés, Les Cahiers s’adressent à la communauté francophone tout entière. La revue vulgarise ainsi les travaux du CEFCO, mais aussi ceux des chercheur·euse·s et créateur·rice·s francophones de l’Ouest canadien et d’ailleurs. Pour Léna Diamé Ndiaye, la passation des savoirs francophones à la nouvelle génération est une responsabilité partagée.

« Pour que les jeunes aux études puissent s’approprier ces connaissances et les diffusent ensuite à la communauté, nous nous devons de faire un travail de vulgarisation », déclare-t-il.

Science, art, histoire, littérature, sociologie… L’ouverture du périodique se fait également sentir dans la palette de disciplines qu’il touche. Cette approche pluridisciplinaire permet une grande diversité des contributions que le directeur illustre fièrement à travers un numéro, paru il y a deux ans, consacré à l’autochtonie.

« Dans cette édition spéciale, on a laissé la place à un dialogue entre des créateur·rice·s membres des Premières Nations et des chercheur·euse·s universitaires. Lors du lancement, une grand-mère métisse avait pris la parole pour ouvrir ce numéro spécial sur la perspective autochtone. Même au niveau de la couverture, l’illustration a été faite par un artiste autochtone », raconte le professeur.

Appel à contribution

Le prochain numéro s’annonce également des plus inédits. Cette édition spéciale explorera le patrimoine matériel et immatériel de la francophonie de l’Ouest à travers des domaines aussi variés que l’archéologie, l’immigration, l’art, les personnages historiques, ou encore les rites, la musique et la cuisine. Le numéro inclura également un entretien en exclusivité avec Pierre-Yves Mocquais, co-président de l’Association des Collèges et Universités de la Francophonie Canadienne (ACUFC).

Afin de consolider l’ancrage de la revue à l’Ouest, Léna Diamé Ndiaye encourage vivement les contributions des francophones de la Colombie-Britannique, province la plus occidentale du pays.

« Je me suis mis à explorer les archives de la Colombie-Britannique et j’ai trouvé des textes francophones extraordinaires sur des parchemins historiques ! On pense souvent, à tort, que la Colombie-Britannique est uniquement anglophone. On oublie qu’il y a là une véritable richesse francophone et des militant·e·s qui travaillent dur pour faire avancer la cause », s’enthousiasme le professeur.

La remise des manuscrits est fixée au 30 juin 2021. Si toutes les conditions sont réunies et si la situation sanitaire le permet, des contributeur·trice·s seront invité·e·s au Manitoba pour le lancement du numéro en décembre. Alors, qu’attendez-vous ? À vos stylos !

Pour plus d’informations veuillez consulter : www.ustboniface.ca/presses/cahiers-franco-canadiens-de-louest

www.erudit.org/en/journals/cfco/