Au début du printemps, l’intensité des feux de forêt qui font rage dans le nord de la Colombie-Britannique a entraîné une détérioration de la qualité de l’air. De plus, les autorités ont émis un ordre d’évacuation pour plusieurs milliers d’habitants de la région de Fort Nelson, notamment des membres de la réserve amérindienne de Fort Nelson. Une situation similaire existe dans l’Ouest canadien, où des foyers d’incendie font rage dans plusieurs grandes régions du nord de l’Alberta et du Manitoba. Ce qui inquiète de surcroît les météorologues cette année, c’est le début précoce de la saison des incendies de forêt.
Marc Béliveau – IJL – Réseau Presse – Journal La Source
Avec 125 incendies de forêt qui ravagent la province, la Colombie-Britannique est en état d’alerte. Même si le temps pluvieux des derniers jours a tempéré l’intensité des flammes, il reste encore des feux de forêt incontrôlés, notamment celui qui fait rage au lac Parker. Il s’étend sur une superficie de 123 kilomètres carrés. Son intensité a entraîné un avis d’évacuation de 4 700 personnes à Fort Nelson, y compris la tribu amérindienne de Fort Nelson. Dix bâtiments, dont quatre résidences privées, ont été détruits à Fort Nelson.
Pour l’instant, les autorités estiment qu’il est trop tôt pour proposer un calendrier pour le retour des résidents à Fort Nelson. Trouver refuge dans la région n’est pas chose facile. La plupart des hôtels et des gîtes sont remplis à pleine capacité, jusqu’à Fort St-John, situé à 230 kilomètres de là.
Préoccupations à Prince George
La ville de Prince George, qui compte plus de 80 000 habitants, est un important carrefour de communications, un centre de l’industrie forestière et un centre administratif et universitaire. La région autour de Prince George est confrontée à une situation inquiétante en matière de feux de forêt depuis le début du printemps. Plusieurs incendies d’origine humaine ont également été signalés dans cette région. L’incendie de Burgess Creek brûle à environ 50 km au sud de Prince George, émettant un panache de fumée visible de loin.
Il existe également un autre danger, non moins préoccupant. La « sécheresse des combustibles » augmente considérablement le risque d’incendies et facilite une propagation rapide. Et la ville de Prince George serait en danger. Selon Cliff Chapman, directeur du BC Wildfire Service, « compte tenu de près de deux millions d’hectares qui ont brûlé l’année dernière dans la région, le combustible dans les tourbières peut contenir et alimenter des incendies souterrains pendant de longues périodes et des sécheresses extrêmes.
Et Cliff Chapman de préciser : « Nous vivons une sécheresse de carburant que nous n’avons pas vue depuis longtemps, voire jamais, en Colombie-Britannique. Et à cause de cela, nous constatons un comportement extrême des incendies. »
La persistance de ces « incendies zombies » représente un formidable défi pour les pompiers. Ce sont des combustibles secs composés de matières végétales mortes et très sèches, notamment des feuilles, des branches et des herbes, qui s’enflamment plus facilement et brûlent avec une plus grande intensité. Cela les rend hautement inflammables.
Un centre de recherche sur les incendies de forêt
Il y a quelques mois à peine, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a mis en garde les habitants de la province contre un autre été dévastateur, comme ce fut le cas en 2023, la pire année de tous les temps. Cette année, la sécheresse à plusieurs endroits et le faible taux d’accumulation de neige, cet hiver, sont considérés comme des facteurs aggravants.
Entre-temps, la province a approuvé la création d’un nouveau centre de recherche sur les incendies de forêt à l’Université Thompson Rivers, à Kamloops. Ce centre unique en Amérique du Nord offrira une formation de base jusqu’à des travaux postdoctoraux sur le comportement du feu d’un point de vue scientifique. Les étudiants pourront obtenir des crédits pour ce type de travail éducatif en plus d’une formation menant à un diplôme de premier cycle.
À son ouverture en septembre 2025, le Centre prévoit d’accueillir une vingtaine d’étudiants. Le Centre offrira plus d’un millier d’ateliers par an d’ici 2028-2029. Sera-t-il possible de bénéficier de cette formation en français? À cette question, un porte-parole du ministère a répondu qu’il était trop tôt pour confirmer quoi que ce soit.